mardi 10 juin 2014

LE SANG DES 7 ROIS LIVRE 1 – REGIS GODDYN



Deuxième jour de traque. Depuis le départ du château, la pluie n'a pas cessé de tomber. Je profite d'une roche en surplomb pour abriter le journal et écrire ce premier compte-rendu. Arrivés sur les alpages, nous avons suivi la crête pour trouver des indices. Rien ne nous avait préparés à ce que nous avons trouvé là. Un autre campement avait été édifié à cinquante pas à vol d'oiseau du premier et tout indique qu'alors que nous pensions notre retard considérable, ses occupants s'en étaient allés quelques heures auparavant.


Ici pas d'Elfes, de Nains, de Dragons... a l'instar du Trône de Fer l'auteur nous entraîne dans un univers médiéval-fantasy. On est vite plongé dans une ambiance qui rappelle les bonnes vieilles sagas médiévales littéraires ou télévisées.

En effet le principal attrait du roman c'est son univers, l'auteur nous dépeint une ambiance très médiévale presque historique. Il ancre son récit dans une époque réelle, avec sa société féodale et un clergé omnipotent dont la ressemblance avec certaine Inquisition ne saurait être fortuite. L'auteur nous délivre au fur à mesure du livre un univers qui se complexifie en mettant en scène un contexte politique et des intrigues prenantes.

Par petites touches, l'auteur introduit, dans ce roman que l'on aurait pu croire historique, des éléments de fantasy de façon crédible. Des brigands au comportement pour le moins étrange, des hommes à la longévité exceptionnelle et aux aptitudes peu communes, il n'en faut pas plus pour faire basculer le récit, quasi imperceptiblement.

L'auteur a fait le choix, dés le début du roman, de démarrer son intrigue par un acte a priori banal. Un acte qui très vite se révèle important et devient surtout le déclencheur d’une multitude d’intrigues qui changent l’équilibre des pouvoirs. C'est par une vision morcelée qu'il présente, au lecteur les intentions de chaque personnage ou chaque force en présence. Une manière de procéder qui peut déstabiliser le lecteur au départ le lecteur, mais l'information nécessaire apparaîtra plus tard dans le récit. Tout, bien entendu, sera loin d'être expliqué dans ce premier volume, et le lecteur devra faire confiance à l'auteur dans cette construction pleine de complexité et de mystère.

La narration du début de roman est décousue, problème du au nombre conséquent d'éléments à mémoriser et le lecteur a également un peu de mal a identifier le personnage principal, les premiers chapitres alternant plusieurs personnages. Mais dés que le héros prend en main la destinée du livre, l'intrigue et les personnages évoluent, les secrets se dévoilent, l'action prend de nouvelles voies et la richesse de l'univers des Sept Royaumes s'étoffe avec une certaine originalité.

Le rythme est assez lent, surtout au départ. La mission d’Orville est relativement monotone et prend des semaines. Pourtant, les descriptions apportent une grande richesse et contribuent à bien immerger le lecteur dans ce Premier Royaume. Régis Goddyn prend le temps d’installer son univers, ses personnages et son intrigue, sans tout dévoiler d’un coup, en suivant logiquement le quotidien de certains éléments clés. Aucun d’entre eux n’a une vision vraiment globale et à long terme de ce qui se trame.
Orville est un personnage qui ne renie pas ses origines, politiquement correct qui reste fidèle à ses convictions et à sa ligne de conduite. Malgré la rédaction de son carnet de bord, on ne sait jamais réellement ce qu'il pense, très renfermé, on admire ses prouesses techniques, mais pas d'épanchement, ni de peine, il reste trop froid et méthodique . Son attitude sur l'île est parfois difficile à comprendre, il prend les choses en mains, et ça c'est très bien, mais peu à peu, ne prend-il pas aussi la grosse tête en voulant créer un nouveau royaume ?
Bien que certaines descriptions au début du roman soient difficiles à suivre, le style de l'écriture est assez soigné, facile à lire, sans être trop simple. On apprécie l'alternance entre récit et journal intime même si l'on n'éprouve aucune empathie pour le personnage principal. Certes, le récit aurait sans doute pu être un peu plus efficace, notamment pour un démarrage qui peut demander quelques efforts avant que le lecteur accroche.
Si l’univers est assez classique en apparence, la qualité de l’écriture, le rythme très personnel et la richesse descriptive donnent un ton unique à ce Livre Premier, malgré un début difficile et un personnage ne générant pas l'empathie du lecteur, on a tout de même envie de lire la suite en espérant moins de monotonie dans les tomes suivants.



1 commentaire:

Althea54 a dit…

Je pense que ce livre pourrait me plaire !