mercredi 23 mars 2016

Le royaume de Saramyr, Chris Wooding


Lecture dans le cadre des challenges :






A Saramyr, les Aberrants sont nés avec des pouvoirs dangereux. Les grandes familles nobles du pays ont chargé leurs magiciens, les Tisserands, de les éliminer dès leur naissance. Certains ont pourtant échappé au massacre, comme Kaiku, une jeune fille dont toute la famille a été tuée de faon mystérieuse. Et surtout, la petite Lucia, héritière de l'impératrice Anaïs, elle aussi une très puissante Aberrant. Les Tisserands, cachés derrière les Masques qui leur confèrent leurs pouvoirs, s'allient dans un monstrueux complot qui fait bientôt sombrer Saramyr dans le chaos...


L'auteur nous plonge directement dans l'action où l'on découvre une jeune fille aux portes de la mort, sortie des méandres du trépas par sa soi-disant servante. Dès son retour à la vie et alors que la tempête au dehors fait rage, la jeune noble se rend compte que quelque chose ne va pas. La jeune fille dont la familles a été empoisonnée doit prendre la fuite pour échapper à des démons mystérieusement invoqués. Un incident, lors de son séjour à la capitale auprès d'une amie, va lui révéler qu'elle est une Aberrant

Dés les premières pages le lecteur est plongé dans une atmosphère inquiétante encore renforcée par le déchaînement des éléments. En même temps l'auteur commence à esquisser un monde à première vue japonisant qui oscille entre une période fin médiéval et d'une autre un plus plus développée techniquement.

L'auteur alterne le récit en nous présentant l'autre protagoniste principale l'impératrice héritière que sa mère préserve d'un lourd secret. Deux destins qui pour le moment s'entrecroisent mais dont les destinées pourrait bien se rapprocher car le mystère qui entourait l'enfant éclate au grand jour, elle est une Aberrant.. L'auteur continue en même temps à développer son univers.

L'intrigue, si l'on peut vraiment parler d'intrigue met un peu de temps à se développer, adopte plusieurs ramifications : tout d'abord sous forme de vengeance pour la jeune fille, puis les complots qui se trame à la cour pour empêcher l'enfant de monter plus tard sur le trône mais aussi renverser l'impératrice sa mère, et enfin les Tisserands qui sont prêt à tout pour préserver leurs pouvoirs et leurs secrets.

Si de prime abord l'univers se révèle japonisant il prend par la suite, hormis les certains noms spécifiques une autre tournure plus classique qui s'apparente plus à la fin du moyen-âge tel que nous le connaissons

Le monde dans lequel nous projette l'auteur se veut complexe avec des descriptions très détaillées sur la hiérarchisation des castes, le mode de vie et l'emploi du langage en fonction de son son milieu, les Tisserands et les Aberrants, le panthéon fort riche, les us et coutumes régissant la vie quotidienne des autochtones... Si la description de la vie des nobles est très détaillée on regrettera que l'auteur ne s'attache pas à nous décrire la vie du peuple.

L'univers se révèle très dense avec des descriptions très détaillées, très précises... trop précises même car certains détails ne sont pas vraiment nécessaires et cette succession de descriptions créent bon nombres de longueurs surtout que l'action est peu présente.

L'originalité de cet univers c'est l'emploi de Masques par le biais desquels les Tisserands ils peuvent s'introduire dans les esprits, communiquer à distance, commettre des atrocités... toutefois le Tissage n'est pas assez explicite pour le lecteur qui reste sur ce point dan le flou.

Entre les Tisserands et les Aberrants la magie est omniprésente et l'on sent qu'avec le développement des pouvoirs des jeunes héroïnes, elle va encore prendre plus d'importance au fil des tomes.

Les personnages principaux sont fouillés, on s'attache facilement à la jeune héroïne qui a échappé de peu à la mort. Son ex-servante reste plutôt mystérieuse et n'arrive pas encore a attirer l'empathie du lectorat, trop d'ombres sur son passé restant encore floues. Celui de la responsable des Sœurs de l'Ordre Rouge n'est pas encore assez développé et apparaît trop tardivement dans ce tome pour s'en faire une réelle idée. Le personnage de la jeune héritière commence à s'avérait intéressant, notamment en ce qui concerne ses pouvoirs qui semblent être assez important. Quatre personnages féminins, auxquels il faut ajouter l'Impératrice, qui occupent le devant de la scène c'est plutôt rare en fantasy , il faut le souligner. Le personnage de Vyyrch est particulièrement savoureux pour ceux d'entre vous qui aime les fous furieux déviants et toute la mythologie développée autour des fameux masques est plus
que prometteuse... Toutefois certaines introspections des personnages s'avèrent trop longues et ne développent pas nécessairement plus leurs psychologies.

Le style de l'auteur se révèle travaillé, parfois un peu complexe voire pompeux su certains passages. Le vocabulaire spécifique au monde japonisant aurait mérité l'inclusion d'un lexique en fin de livre. Malgré ces quelques petits défauts la dynamique de lecture reste satisfaisante.

Malgré les pistes prometteuses pour la suite de la trilogie et une trame sympathique, le récit nous délivre une image plutôt classique et le récit se révèle assez long. En effet, il aurait été plus agréable pour le lecteur que certains passages soient plus synthétisés et que le côté épique soit moins disséminé entre les pavés parfois indigestes.





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