samedi 9 avril 2016

La forges des ténèbres 1, Oliver Johnson



Thrull, la cité jadis flamboyante, n'est plus qu'une prison pour ceux qui ont survécu aux vampires de l'armée de Faran Nekron, seigneur des ténèbres. Alors que le soleil perd chaque jour de son éclat, Jayal, héritier de la cité exilé depuis la mort de son père, revient pour régner et retrouver sa promise, esclave de l'odieux Faran. Avec Urthred, le prêtre du feu au masque inquiétant, ils entament une lutte désespérée, sous la protection d'une ancienne sorcellerie. Leur quête les mènera des ruelles obscures de Thrull jusqu'aux champs de bataille. Car la légende affirme qu'un seul artefact est capable de bannir les Ténèbres ; le sceptre des Ombres. Depuis que le soleil avait commencé à mourir, tout avait changé. Les frères s'étaient retournés l'un contre l'autre ; persécutions, guerres et massacres s'en étaient en-suivis à travers tout l'Empire. Mais il n'y avait nul endroit pire que celui-ci : Thrull.


Alors qu'il est attaqué dans la montagne par deux bandits un vieil homme ne doit son salut qu'à un prêtre qui se dirige dans la cité maudite de Thrull. Une cité qui a vu il y a sept ans la morts de cinquante milles hommes. Appelé dans la cité pour une raison qu'il ignore encore le prêtre est informé par un mourant que son frère, trahis par des propres membres du temple de Reh, va être sacrifié. Blessé par la garde du temple, il ne peut empêcher le sacrifice de son frère, et enchaîné il est conduit devant le Grand Prêtre du Temple où il va découvrir que celui-ci est vivant dans la mort : un vampire.

Au début du roman il ne se dégage pas vraiment d'intrigue, le récit se développe sur fonds de sur des conflits larvés entre seigneurs locaux... une fantasy somme toute assez classique. Ce n'est que plus tard dans le roman que va se dégager, un peu tardivement l'intrigue sous forme d'une prophétie où le prêtre de Reh, surnommé le Héraut , pourra aider le Porteur de Lumière, un autre personnage central à bannir les Ombres du monde et sauver celui-ci de l'agonie. L'auteur reprend les ingrédients classiques du genre et n'apporte pas vraiment quelque chose de novateur.

Le monde créé par l'auteur est plutôt restreint car la grande partie du récit se déroule intra-muros dans la cité de Thrull, ce n'est que vers la moitié du roman que l'auteur daigne pour faire un peu sortir de ces murs. C'est par un flash-back sur le passé du prêtre de la femme que va s'élargir quel que peu notre horizon, avec la présentation du monastère de Forgeplaine ou le jeune homme a suivi sa formation et s'est découvert ses pouvoirs.

Si au début du roman en nous présentant une Cité sinistre, à l'agonie, livrée dés la tombée du jour aux vampires – les Morts en Vie – qui de nuit en nuit étendent leur emprise sur le monde pour qu'il devienne une nuit sans fin, malheureusement l'auteur ne confirme pas par la suite cette ambiance glauque, angoissante, faite de terreur. L'on aurait aimé que l'auteur poursuive dans cette voie et fasse monter crescendo cette ambiance sombre, mais il recentre le récit uniquement sur les personnages centraux et ne développe pas ce qui les entoure.

Si au départ le récit s'annonçait sombre à souhait, à la fois mâtine de Dark-Fantasy et même d'une légère pointe de Sword and Sorcery, l'histoire tourne rapidement à la High-Fantasy classique, la noirceur promise n'y est plus. L'auteur nous gratifie même d'un cliché du genre, érodé de puis des siècles : l'ail repousserait les vampires, on aurait aimé plus d'imagination.

Les descriptions, restreintes toutefois avec un récit en vase clos, sont assez visuelles pour que l'on puisse se projeter dans le récit. Et l'auteur nous offre un panthéon plutôt original avec un Seigneur des Vers et des morts, une déesse de la Chair... un des points positifs de ce roman. Si la partie descriptive de l'histoire ne généreusement pas vraiment de longueurs, l'auteur en génère quelques unes avec les introspections du personnage principal. L'action est peu présente, pas de combats, pas de retournements de situation, le récit se révèle linéaire, l'on est clairement dans une longue introduction puisqu’il faudra attendre les tomes suivants pour que l'intrigue puisse amorcer un développement.

Si le personnage du prêtre de la Flamme avec un passé difficile, avec une formation faite de brimades et coups se révèle très intéressant avec ce côté déchiré, introverti, il n'est est pas de même pour les autres protagoniste peu développés. Là une fois de plus il faudra attendra la suite pour enfin voir de l'interaction entre eux et les découvrir pleinement, jusqu'alors ils n'ont été qu'esquissé. Le leader des Morts en Vie, maître de la cité , n'est que fort peu présent dans le récit, alors qu'il représente les forces du mal. La lutte entre le Bien et le Mal, facteur moteur du récit s'avère pour le moment tout ce qu'il y a de plus manichéen.

Le point fort du roman, bien qu'un peu hésitant parfois, est le style de l'auteur, les chapitres malgré le maque d'action s'enchaînent rapidement, l'écriture de l'auteur est fluide.

Un premier tome, au début pourtant prometteur, qui ne parvient pas à convaincre entièrement le lecteur. Seul le personnage principal arrive à sauver l'histoire qui manque cruellement d'action, on espère que dans les opus suivants on pourra le découvrir dans exercice de ses pouvoirs. Une intrigue, certes classiques, mais qui ne démarre que vers la fin du tome.




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