vendredi 6 mai 2016

Le doigt d'Uthar, Dominic Bedart



Quatre siècles se sont écoulés sur Aegis depuis la fin de la Grande Guerre et l'extermination de la race des dunedaes. Beaucoup sont convaincus que l'engagement de paix signé à l'époque entre les six peuples de l'île-continent tient encore. Nori, célèbre commandant de gardes-frontières du royaume des nains, est persuadé du contraire. La cérémonie maléfique qu'il découvre au cours d'une patrouille confirme ses inquiétudes : l'alliance des ennemis s'est reformée. Ses compagnons et lui devront déterminer la nature de ce mystérieux sceptre vers lequel tout converge, et rassembler les preuves du complot pour convaincre leurs souverains de réagir. Il leur faudra aussi trouver le moyen de sauver leur ami de ces terribles migraines qui le conduisent vers une mort certaine. Ses exploits et la folie meurtrière qui l'anime étaient déjà renommés parmi les siens. Le monde d'Aegis vibrera désormais avec la légende du Pourfendeur.


L'histoire s'ouvre sur une classique scène d'un village nain qui a subit l'attaque d'une bande de trolls, la poursuite qui s'engage nous fait découvrir le personnage principal Nori un garde- frontière. Un traité de paix avait été signés entre tous les peuples d'Aegis, mais les incursions trolls se multiplient et l'on retrouve Nori un an plus tard à la tête d'une compagnie d'élite. Après être tombé dans le comas lors de l'anéantissement d'un camp de trolls, d'orques et de draconides, il est conduit auprès de la grande prêtresse elfe pour être soigné. Cette dernière découvre en lui un pouvoir qu'il ne sait pas maîtrisé et qui pourrait le tuer.

Avec pour toile de fond une guerre qui se prépare, et pour intrigue un personnage qui se découvre des pouvoirs, cette fantasy se présente comme tout ce qu'il y a de classique dans le genre.

Un univers qui ne le dément pas... peuplé de nains, d'elfes, de trolls, d'orcs... mais aussi de magie.... Si l'univers est lui aussi basique on n'a aucun mal à s'y immerger et les descriptions sont bien dosées, parfois une tout petit peu longues en ce qui concerne les cités,... mais on ne ressent pas de lourdeurs dans la lecture... il faut bien poser le décor ! Au fil des chapitres apparaissent quelques monstres inédits et somme toute intéressants dans leurs approches.

L'intrigue principale met un peu de temps à se développer. En effet il faut attendre presque un tiers du roman comme que le nain se met à la recherche des moyens de maîtriser son pouvoir en se rendant sur les vestiges de son village détruit des années auparavant. Si le départ est un peu lent, le récit se densifie par la suite avec un artefact maudit et l'annonce de prophéties par un sorcier, ce qui conduit, avec les recherches des objets focales à un véritable jeu de pistes pour les protagonistes. Si l'intrigue n'est plus aussi linéaire que dans la première partie, le récit prend il faut l'avouer un peu un côté Jeu de Rôle.

Les combats sont dans l'ensemble plutôt bien réglés, le lecteur arrive à s'y projeter. Toutefois lors d'escarmouches entre groupes le récit gagnerait en profondeur s'ils ne s'attardaient pas un peu trop sur certains des personnages. La magie certes basique est elle aussi bien dosée et reste crédible, pas de surenchère spectaculaire.

Les personnages se révèlent attachants avec toutefois des caractéristiques inhérentes à leurs races qui parfois frisent le caricatural. Ils gardent pour certains un petit côté mystère qui permet en partie de sauver de ce moule plutôt classique. Les personnages secondaires... restent secondaires et manquent un peu de développement

Le style de l'auteur est simple, direct, sans fioritures ce qui permet avec les nombreuses péripéties et retournements de situation d'avoir un excellent rythme.

Ce premier tome des aventures de Nordi offre une fantasy classique plus adaptée à un lectorat jeune qui veut découvrir le genre mais qui fera tout de même passer un bon moment de détente à un lectorat plus exigeant qui désirerait une lecture sans prise de tête.





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