lundi 25 juillet 2016

Épée de l'hiver, Marta Randall



Dans le pays glacé de Cherek, lord Gambin de Jentesi va mourir et le chaos menace.

Durant les quatre décennies de sa toute-puissance, Gambin a tenu sa province d'une main de fer. Tandis que complotent ses quatre héritiers possibles, le peuple de Cherek observe avec inquiétude les péripéties de la passation de pouvoir. Car si la puissance de Gambin passe tout entière à ses héritiers, Cherek risque de voir compromises les promesses d'un avenir meilleur et de retomber dans l'obscurantisme. Dans cette atmosphère empoisonnée, un tissu d'intrigues se tisse autour de Lyeth, femme lige du seigneur de Jentesi, qui déteste l'homme cruel qu'elle a servi.

De nombreux personnages évoluent dans ce monde hanté, entre les neiges du dehors et les labyrinthes de la fantastique citadelle seigneuriale. 

Avec L’épée de l'hiver, Marta Randall a écrit un formidable thriller de fantasy dynastique, avec une pincée de steampunk dans son décor grandiose.



Le récit s'ouvre sur le personnage principal, une messagère qui arrive en plein hiver dans un village reculé où elle informe les habitants que leur seigneur Gambin est très malade peut être mort et que les villageois doivent envoyer un représentant. L'on assiste à son voyage retour vers un château. Une Cavalière qui comme tout le monde attend la mort du tyran pour être débarrassée du serment qu'elle avait prononcée n'appréciant pas le rôle qu'on lui a imposé et dépassant ses prérogatives de messagère.

La rencontre avec le jeune garçon et même s'il nous est révélé qu'à la fin, le postulat de départ que l'on s'image trop rapidement s’avère tout ce qu'il y a des plus classiques. Une histoire qui ne surprend pas du tout le lecteur, l'auteur nous présente le château brièvement, les différents protagonistes qui sont nombreux et l’intrigue qui consiste à savoir qui va succéder au Seigneur mourant met du temps à prendre sa vitesse de croisière. Le début du roman est lent, avec de nombreuses descriptions que l'on a parfois du mal à s'imaginer du fait du style de l'auteur. En effet on a la nette impression que l'auteur a un peu de mal a nous faire pénètre dans on histoire.

Géographiquement l'on ne peut se projeter dans l'univers de l'auteur du fait de l'absence de carte, ce qui est dommage car son monde, loin de l'habituel moyen-âge est très intéressant par les technologies apportant une touche de steampunk. On aurait aimer que cette touche soit un peu plus développée, mais il s'agit d'une réédition d'un roman parue il y a une trentaine d'années et l'on peut considérer que l'auteur fut une des premières à aborder le genre.

L'auteur centre essentiellement le récit sur les personnages et leurs interactions, l'on navigue dans une fantasy intimiste et qui dit intimiste dit une action quasiment absente. L'on n'arrive pas à ressentir de l'empathie pour les protagonistes, le côté psychologique n'est pas assez travaillé comme il fallait un peu s'y attendre au vu de la date de la première parution. On a un peu de mal au vu du caractère de la protagoniste à s'imaginer que celle-ci puisse aussi rapidement se prendre d'affection pour le jeune orphelin surtout avec le caractère revêche qu'il présente lors de la rencontre. Alors que Lyeth occupe une place importante dans le récit, on ne sait pratiquement rien de son passé et elle possède un côté trop versatile. En effet alors qu'elle déteste certains personnages, on la voit triste lorsqu'ils sont tués. La manière d'exercer sa fonction imposée par le Seigneur ne lui convient pas et l'on aurait pu penser qu'elle en soit un peu aigrie et l'auteure ne prend pas en considération ces faits. Le jeune garçon est tout de même le personnage le plus intéressant du panel, peut-être du fait qu'il soit dans cette situation.

Avec la découverte d'un nouveau continent civilisé mais qui semble moins évolué, l'auteure nous laisse entendre la montée de la guilde des marchands et malheureusement on ne voit pas cette montée, d'ailleurs il en est de même des autres guildes réunies pour élire leur nouveau seigneur, mais l'on n'assiste a aucune interactions entre ces différents acteurs. Le roman aurait gagné en profondeur et en additivité si certains points abordés avaient été traités. L'on arrive, lorsque l'intrigue se développe, trop rapidement au dénouement qui était entendu dés le début du récit.

Un cadre original en pleine évolution, un récit qui se déroule quasiment en huis-clos : mais on a du mal a saisir tout au long du récit où veut nous emmener l'auteure et l'on n'arrive pas à se projeter dans l'histoire. Certains points juste abordés ce qui est dommage car avec un univers de ce type le roman aurait gagné en intensité avec une centaine de pages en plus et avec une action plus présente. On peut regretter que les touches steampunk et fantasy n'occupe pas une place plus importante, mais d'un autre côté l'auteur ne nous gratifie pas des habituels clichés du genre.




mercredi 20 juillet 2016

Hanna était seule à la maison, Carin Gerhardsen



Les policiers du commissariat d'Hammarby doivent agir vite. En très peu de temps, deux affaires de meurtre échouent sur le bureau du commissaire Conny Sjöberg.

Une jeune fille, issue d'une famille à problèmes, est étranglée sur un ferry qui fait la liaison entre Stockholm et la Finlande. Sa petite sœur de 14 ans se retrouve seule, confrontée à une situation qu'aucune adolescente ne devrait connaître. En faisant son jogging, l'inspectrice criminelle Petra Westman découvre au milieu des buissons un nourrisson dans un état d'épuisement avancé, à proximité du cadavre d'une femme sans aucun papier d'identité.

Au même moment, une petite fille de 3 ans se réveille et découvre qu'elle est seule chez elle. Son papa est en voyage à l'étranger et sa maman est sortie avec son petit frère. Hanna se retrouve sans personne, enfermée à clé dans l'appartement familial. Et le temps s'écoule...


Alors qu'elle fait son jogging dans un parc, une policière fait la découverte dans un buisson d'une poussette avec un bébé en hypothermie, elle appelle ses collègues avant de découvrir plus loin le cadavre de la mère. En parallèle le cadavre d'une jeune fille est découvert à bord d'un ferry qui fait la liaison entre la Suède et la Finlande.

La mise en contexte est plutôt longue car l'on suit au départ une petite fille qui se retrouve toute seule, enfermée dans sa maison. Avant d'en venir aux crimes, l'auteure fait monter le suspense et l'on ne sait pas au départ où elle veut en venir.

Ensuite l'on a deux meurtres qui de prime abord ne présente pas de liens apparents, si ce n'est que ces deux meurtres sont confiés a la même équipe de policiers. La policière qui a trouvé le cadavre dans le parc se voit confié l'enquête concernant le parc tandis que son supérieur enquête en collaboration avec la police Finlandaise sur le meurtre du ferry. Deux policiers qui ont, comme c'est souvent le cas, des problèmes personnels, la femme n'arrive pas à se remettre d'un viol subi lors d'une enquête, l’homme ne sait plus très bien où il en est dans son couple et fait de fréquents cauchemars avec en relation une femme rencontrée lors d'une précédente enquête.

La grande partie du récit se concentre sur l'enquête parallèle d'une retraitée qui recherche la petite fille seule à la maison, on a de ce fait que les enquêtes faites par les enquêteurs professionnels piétinent personne n'a signalé la disparition de la femme et le nombre important de personnes à bord du ferry. Le scénario est bien construit malgré que les policiers trouvent peu d'éléments pour les faire avancer. Les chapitres alternent entre les déboires de la petite fille, les vies privées des policiers ne laissant pas beaucoup de place à l’avancée des enquêtes. On a la nette impression que la vielle dame est plus douée que ces ceux-ci.

Si les pages se tournent toutes seules, après un départ touffu, et que l'on suit les enquêtes avec intérêt, le final se révèle trop rapide avec en fait peu d'éléments. On notera également que le fait que la petite fille qui pianote sur son téléphone pour trouver de l'aide tombe un peu trop facilement sur un numéro à Stockholm.

Au final un policier nordique avec une ambiance particulière réussie, une écriture intéressante, des personnages intéressants mais peut être pas assez torturés par rapport à d'autres romans du genre. Un bon moment de détente mais sans plus, toutefois il sera intéressant de suivre un autre roman .de l'auteure.






jeudi 14 juillet 2016

Le loup des steppes, Harold Lamb




On le nomme Le Loup, le Père des Combats, l'Homme au Sabre Incurvé... Aventurier et vagabond, Khlit le Cosaque parcourt les montagnes et les déserts d'Asie en guerrier intrépide, ne répondant qu'à l appel du sang et de l'acier. Mercenaire à la ruse légendaire, ce vétéran aux cheveux gris se défait de ses nombreux ennemis aussi bien grâce à son esprit affûté qu'au tranchant de sa célèbre épée. Toujours armé de cette lame que tous redoutent, il sillonne le monde en loup solitaire, l'oreille tendue. Car là où résonnent les trompettes de la guerre, Khlit n est jamais loin...



Le loup des Steppes est le premier tome des Lames Cosaques, à travers cinq nouvelles Harold Lamb nous entraîne dans les pas de Khlit, un guerrier Cosaque légendaire. A l'instar de Robert E. Howard qui s'est inspiré de ces récits pour écrire Le Seigneur de Samarcande, ces nouvelles ont été publiées dans un Pulp entre novembre 1917 et octobre 1918. Tout comme dans les aventures de Conan, le récit est essentiellement centré sur le personnage principal.

Bien qu'il y ait des similitudes entre les deux personnages l'univers est différent, les aventures de Conan se déroulaient pendant la proto-histoire, ici l'auteur nous propulse dans une période plus récente de l'histoire, donc plus proche de nous et donc historiquement plus facile à appréhender, notamment par les lecteurs qui s'intéresse au grand Empire Mongol.

Pour les lecteurs même si certains noms ont changé d'appellation, l'univers de l'auteur qui nous entraîne de la Russie Orientale aux portes de la Chine est plus facile à appréhender. Les territoires dans lequel nous entraîne Lamb sont vastes, si la carte en début de roman permet de bien situer les déplacements du héros, certains lieux manquent quelque peu de descriptions, notamment la ville de Samarcande. La grande majorité du récit se déroule dans les steppes, comme l'indique le titre, et dans les bivouacs des différentes armées puisqu'en toile de fond le personnage principal se trouve en plein conflit opposant les Cosaques aux Turcs, Polonais, Tatars et Chinois. L'on aurait aimé visiter plus en profondeur les lieux exotiques rencontrés, ce qui aurait permis de mieux s'immiscer dans la vie de l'époque. Mais le dépaysement reste agréable et change des habituels univers médiévistes.

Les nouvelles sont de tailles différentes, une toute première très courte qui sert essentiellement à introduire le personnage, aux deux dernières qui sont des novellas qui tiennent le lecteur en haleine. Deux novellas avec une thématique qu est encore d'actualité, à savoir la drogue, ces deux dernières nous transporte autant dans le fantastique que dans la fantasy épique. La magie est très peu présente directement dans les aventures mais laisse souvent planer son aura , notamment dans la nouvelle intitulée Alamut. Avec cette nouvelle l'auteur a pris de grande liberté avec l'histoire réelle. En effet la Forteresse des Assassins fut entièrement détruite au XIIIème siècle. Historien de profession, l'auteur a choisi d'axer son récit dans les traces de Gengis Khan et de son épopée faite de nombreuses batailles qui le virent à la tête du plus grand Empire de tous les temps. Plusieurs récits qui mêlent savamment l'Histoire à l'imaginaire et au surnaturel.

L'on a découvert au début du roman un héros vieillissant rejeté par les siens en raison de son âge trop vieux pour aller au combat. A l'inverse du héros de Robert E. Howard, son âge lui confère plus de sagesse, d'expérience et s'il règle ses différents cimeterre au poing, c'est toujours de manière réfléchie. En effet plutôt que de se battre et de discuter après, Khlit discute avant avec ses adversaires pour les amener là où il le désire avant de déclencher les hostilités. On a ici un héros très rusé, plutôt renfermé de nature et qui n'a que peu d'amis. Les personnages secondaires parfois plus travaillés à ce qu'on pourrait attendre dans l'héroïc-fantasy sont souvent des antagonistes, pas très souvent brillants, mais efficaces dans leur rôle mais comme on pouvait s'y attendre plutôt caricaturaux et donc fortement manichéens.

Le style de l'auteur est incisif, acerbe dans les dialogues, parfaitement adapté à ce type de récit. Mais l'écriture n'est pas aussi simple que dans bien des romans de ce sous-genre., elle est travaillée et parfois même alambiquée, mais toujours très évocatrice.

Le Loup des Steppes entraîne le lecteur dans une suite d'aventures plus palpitantes lorsqu'on l'on progresse dans les lectures. Une fantasy qui suscite un brin de nostalgie, une marque de classicisme qui manque parfois aux écrivains qui se lancent dans ce sous-genre.





dimanche 10 juillet 2016

Eos, G. D. Arthur



"Le sombre destin d'un jeune poète épris de liberté, une tragédie douce-amère, mêlant action, suspense et amours libertaires."

Inspiré par les espoirs d'une république refondée, Eos, un jeune homme amoureux et rebelle, aime vivre l'instant présent. Son utopie en marche ? Une petite colonie, le Val-de-la-lune, qui oscille entre durs travaux et fêtes chaleureuses, jusqu'au soir maudit où elle est sauvagement attaquée par des créatures monstrueuses, réputées disparues depuis longtemps... Eos se révèle alors un combattant sans pitié, au grand dam de ses compagnons et de ses amours. Mais il est loin de se douter qu'il va rencontrer, ce jour-là, son destin.


Le récit s'ouvre sur un groupe d'une trentaine de personnes en route pour fonder une nouvelle colonie pour vivre selon une idéologie libertaire et quelque peu utopiste en marge d'une société républicaine encore jeune mais aux orientations qui s'échappent des visées premières. Dans ces premiers chapitres l'on fait la connaissance des membres de ce groupe et plus particulièrement de trois jeunes adultes qui vivent une relation particulière qui n'est pas s'en faire une analogie avec la vie communautaire hippie. L'auteur prend son temps pour poser les fondements de son univers, a l'instar des colons qui érigent petit à petit leur village.

Il faut attendre une centaine de pages, dans un style travaillé mais un peu pompeux, l'élément déclencheur de l'intrigue, si l'on peut vraiment parler d'intrigue. Un déclencheur plutôt simple, en l’occurrence l'attaque du village par un groupe de peaux vertes. A partir de cette attaque, tout s'enchaîne rapidement, les événements succèdent aux événements.

L'univers de l'auteur est plutôt bien développé, et change un peu de l'univers médiéviste habituel avec non pas des royaumes mais une République. Une République dont hormis certaines machinations pour remporter les futures élections on ne connaît pas les rouages politiques, et notamment sa manière de fonctionner. Un monde où les différents ordres religieux occupent une place prépondérante de par ses influences directes mais qui restent insuffisamment exploités car hormis leurs appellations on n'en sait une nouvelle fois guère plus.

Les Ouarocs ne créent pas vraiment de surprises, l'attaque de ce type de créatures est récurrente en Fantasy. On ne sait pratiquement pas comment ils sont arrivés là, on aurait aimé connaître les raisons de leur présence près du village, les quelques bribes délivrées par les pensées de leur reine sont insuffisantes, un flash-back sur ce qui s'était passé auparavant aurait été intéressant dans les derniers chapitres.

Dans la première partie de l'histoire, l'auteur nous gratifie de scènes de sexe pas vraiment nécessaires, le côté Peace and Love des trois jeunes gens avait été bien perçu, pourquoi en rajouter, on est dans une fantasy pas dans un roman érotique.

On n'arrive pas à s'attacher au protagoniste principal qui passe de doux rêveur en un guerrier haineux en un claquement de doigts alors que dans la première partie du récit on n'a vu aucune séance d'entraînement. Le changement est trop brutal et manque indéniablement de crédibilité. Il aurait été plus logique de voir ses aptitudes aux armes se développer graduellement. Les autres personnages n'arrivent pas non plus à attirer l'empathie du lecteur , ils manquent de profondeur. Seul le chasseur parvient à créer des émotions sur le lectorat attirant une certaine antipathie.

Le point fort du roman c'est sa dynamique, après la mise en place, certes un peu longue, les événements s’enchaînent de manière très rapide, ils n'y a pas de longues descriptions qui ralentissent la lecture. Mais on a tout de même l'impression que l'auteur veut aller trop vite, car le récit semble parfois décousu, l'on a le sentiment parfois d'avoir manqué quelque chose. En effet certains faits auraient nécessiter quelques éclaircissements.

Le dénouement est intéressant, laissant une ouverture pour une éventuelle suite. Au final on est dans une histoire qui n'est pas intéressante, avec de bonnes idées pas toujours exploitées comme cela aurait du l'être, avec un style forcé au départ, un univers survolé et des personnages qui n'ont pas évolué psychologiquement hormis Eos. Ce roman ne marquera certainement pas le genre.





samedi 2 juillet 2016

Celui qu'on ne voit pas, Mari Jungstedt



Après s'être disputée avec son compagnon lors d'une fête dans leur maison de campagne, Helena Hillerström sort promener son chien le long de la plage. Bientôt, cernée par un épais brouillard, elle sent qu'on la suit. Quelques heures plus tard, elle est retrouvée morte, tuée à coups de hache.
Frida Lindh, une jeune mère de trois enfants, quitte le bar où elle et ses amies se rencontrent régulièrement. Malgré la nuit et ses quelques verres de vin, elle prend son vélo pour rentrer à la maison. Les rues sont désertes. Elle est seule. Non. Pas seule. Une ombre la suit.
Celui qu'on ne voit pas.
Le commissaire Anders Knutas et son équipe mènent une longue et difficile enquête sous la pression des médias. Quel est le lien entre ces deux jeunes femmes ? Knutas doit découvrir le mobile du meurtrier avant que celui-ci ne frappe à nouveau.


A l'instar des auteurs venus du froid, Mari Jungstedt oppose la quiétude habituelle d'une station balnéaire de Suède à l'atrocité de crimes particulièrement violents. Le récit s'ouvre sur une soirée entre amis avant que n'éclate une crise de jalousie qui vient clore la fête. Une scène en osmose avec les éléments qui se déchaînent à l'extérieur en ce week-end de Pentecôte.

Un crime atroce est découvert le lendemain et l'on va suivre les enquêtes parallèles que vont mener d'une part le commissaire Knutas de la police locale, et un journaliste fort bien informé venu du continent.

L'auteur pose lentement les fondements de son récit, l'enquête démarre lentement sans vraiment de ligne directrice. Malgré cette lenteur, marque de fabrique des policiers nordiques, l'on ne s'ennuie pas, les indices et les autres crimes se succèdent dans une sorte de torpeur ambiante. Une enquête il faut bien l'avouer qui piétine un peu, plusieurs hypothèses sont avancées sans que la police n'est vraiment de piste sérieuse.

Le récit est entrecoupé de flash-backs qui nous parviennent de la voie du meurtrier, donnant au lecteur une avance sur les enquêteurs. L'intrigue et à la fois simple et efficace, l'enquête est portée par des scènes de vies banales et des scènes de crimes tout ce qu'il y a de classique, que viennent entrecouper les inévitables interventions des journalistes fouineurs. Le lecteur est porté, sans d'intense angoisse, de changement de rythme, même lorsque d'autres crimes surviennent il n'y a quasiment pas d’affolement hormis des autorités qui s’inquiètent pour la saison estivale qui va bientôt débutée. Avec ce roman on n'est pas sans relever une certaine analogie avec La Reine de la Baltique de Viveca Sten.

Exit le flic torturé, alcoolique, l'enquête est menée par un tranquille père de famille, plutôt flegmatique, presque nonchalant. Lorsque des divergences d'opinions surviennent avec les enquêteurs venus de la capitale, c'est tout juste s'il transparaît un peu d'agacement, mais il n'y a jamais d'éclats comme c'est généralement le cas l'orque l'on oppose la police locale aux à la criminelle. Parallèlement à cette enquête menée par l'on police, l'on suit l’enquête menée par un journaliste chevronné et son cameraman. Un journaliste qui a un peu raté sa vie et qui consacre tout son temps à son travail. Des personnages de la vie courante qui m'émeuvent pas plus que cela le lecteur. Chacun avec ses objectifs, les deux hommes vont cheminer de concert, rivalisant d’ingéniosité pour découvrir les indices et les informations susceptibles de les mettre sur la piste du tueur.

On n'est pas surpris par l'arrestation du tueur, c'est l'histoire des victimes qui qui créent la surprise. On a faire ici à un fait de société plus courant que ce que l'on pourrait penser, surtout avec les réseaux sociaux qui peuvent démultiplier les possibilités de torture à la fois morale et physique Un polar doux et plaisant, avec ce coté si unique que l'on ne retrouve que chez nos chers scandinaves.