jeudi 14 juillet 2016

Le loup des steppes, Harold Lamb




On le nomme Le Loup, le Père des Combats, l'Homme au Sabre Incurvé... Aventurier et vagabond, Khlit le Cosaque parcourt les montagnes et les déserts d'Asie en guerrier intrépide, ne répondant qu'à l appel du sang et de l'acier. Mercenaire à la ruse légendaire, ce vétéran aux cheveux gris se défait de ses nombreux ennemis aussi bien grâce à son esprit affûté qu'au tranchant de sa célèbre épée. Toujours armé de cette lame que tous redoutent, il sillonne le monde en loup solitaire, l'oreille tendue. Car là où résonnent les trompettes de la guerre, Khlit n est jamais loin...



Le loup des Steppes est le premier tome des Lames Cosaques, à travers cinq nouvelles Harold Lamb nous entraîne dans les pas de Khlit, un guerrier Cosaque légendaire. A l'instar de Robert E. Howard qui s'est inspiré de ces récits pour écrire Le Seigneur de Samarcande, ces nouvelles ont été publiées dans un Pulp entre novembre 1917 et octobre 1918. Tout comme dans les aventures de Conan, le récit est essentiellement centré sur le personnage principal.

Bien qu'il y ait des similitudes entre les deux personnages l'univers est différent, les aventures de Conan se déroulaient pendant la proto-histoire, ici l'auteur nous propulse dans une période plus récente de l'histoire, donc plus proche de nous et donc historiquement plus facile à appréhender, notamment par les lecteurs qui s'intéresse au grand Empire Mongol.

Pour les lecteurs même si certains noms ont changé d'appellation, l'univers de l'auteur qui nous entraîne de la Russie Orientale aux portes de la Chine est plus facile à appréhender. Les territoires dans lequel nous entraîne Lamb sont vastes, si la carte en début de roman permet de bien situer les déplacements du héros, certains lieux manquent quelque peu de descriptions, notamment la ville de Samarcande. La grande majorité du récit se déroule dans les steppes, comme l'indique le titre, et dans les bivouacs des différentes armées puisqu'en toile de fond le personnage principal se trouve en plein conflit opposant les Cosaques aux Turcs, Polonais, Tatars et Chinois. L'on aurait aimé visiter plus en profondeur les lieux exotiques rencontrés, ce qui aurait permis de mieux s'immiscer dans la vie de l'époque. Mais le dépaysement reste agréable et change des habituels univers médiévistes.

Les nouvelles sont de tailles différentes, une toute première très courte qui sert essentiellement à introduire le personnage, aux deux dernières qui sont des novellas qui tiennent le lecteur en haleine. Deux novellas avec une thématique qu est encore d'actualité, à savoir la drogue, ces deux dernières nous transporte autant dans le fantastique que dans la fantasy épique. La magie est très peu présente directement dans les aventures mais laisse souvent planer son aura , notamment dans la nouvelle intitulée Alamut. Avec cette nouvelle l'auteur a pris de grande liberté avec l'histoire réelle. En effet la Forteresse des Assassins fut entièrement détruite au XIIIème siècle. Historien de profession, l'auteur a choisi d'axer son récit dans les traces de Gengis Khan et de son épopée faite de nombreuses batailles qui le virent à la tête du plus grand Empire de tous les temps. Plusieurs récits qui mêlent savamment l'Histoire à l'imaginaire et au surnaturel.

L'on a découvert au début du roman un héros vieillissant rejeté par les siens en raison de son âge trop vieux pour aller au combat. A l'inverse du héros de Robert E. Howard, son âge lui confère plus de sagesse, d'expérience et s'il règle ses différents cimeterre au poing, c'est toujours de manière réfléchie. En effet plutôt que de se battre et de discuter après, Khlit discute avant avec ses adversaires pour les amener là où il le désire avant de déclencher les hostilités. On a ici un héros très rusé, plutôt renfermé de nature et qui n'a que peu d'amis. Les personnages secondaires parfois plus travaillés à ce qu'on pourrait attendre dans l'héroïc-fantasy sont souvent des antagonistes, pas très souvent brillants, mais efficaces dans leur rôle mais comme on pouvait s'y attendre plutôt caricaturaux et donc fortement manichéens.

Le style de l'auteur est incisif, acerbe dans les dialogues, parfaitement adapté à ce type de récit. Mais l'écriture n'est pas aussi simple que dans bien des romans de ce sous-genre., elle est travaillée et parfois même alambiquée, mais toujours très évocatrice.

Le Loup des Steppes entraîne le lecteur dans une suite d'aventures plus palpitantes lorsqu'on l'on progresse dans les lectures. Une fantasy qui suscite un brin de nostalgie, une marque de classicisme qui manque parfois aux écrivains qui se lancent dans ce sous-genre.





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