dimanche 27 novembre 2016

L'île de Nivurse, Arnaud Cornillet


Lecture dans le cadre d'un partenariat avec :



Qui le croirait ? Qui croirait cet individu qui affirme avec l’aplomb d’un grand homme d’affaires que la magie existe et qu’elle s’épanouit dans un monde parallèle où les créatures légendaires prennent vie ?
Deux jours plus tôt, Hayden aurait ri au nez de ce fou, mais l’évidence le rattrape quand il parvient à créer un incendie avec, comme unique comburant, sa propre colère.
Maintenant qu’il a fait brûler son lieu de travail ainsi que son appartement, le jeune homme décide de suivre cet inconnu ô combien charismatique !
Ainsi, il traverse la porte du Quevorah et se retrouve en Arianor, un monde où tout semble possible. Malheureusement pour lui, Hayden va vite découvrir qu’on lui a caché la vérité sur cet endroit dont l’histoire passée et actuelle n’est pas aussi belle que ce qu’on a bien voulu lui vendre. Au lieu d’arriver dans un pays où la magie unit les personnes entre elles, Hayden découvre que cela les déchire. Il se retrouve donc au milieu d’une guerre défiant les lois de la physique.
En vérité, l’inconnu qui l’a entraîné jusqu’ici y trouve son compte, car Hayden pourrait bien avoir une influence décisive sur le destin d’Arianor.
Je remercie Masse Critique et les éditions Fantasmagorie pour m'avoir fait découvrir ce livre très agréable à lire.

Après avoir perdu connaissance lors de l'autopsie d'un vieil homme dont les circonstances de la mort sont plus qu'étranges, Hayden se réveille à l’hôpital où son père adoptif lui annonce l'incendie de la morgue et la mort du médecin légiste. Quittant précipitamment l’hôpital, il trouve chez lui un homme qui se présente comme le fils du défunt et lorsque l'homme lui parle de magie il pense avoir à faire à un illuminé. Mais lorsque son immeuble prend lui aussi feu, il se rend à l'adresse indiqué où on lui parle d'un autre monde dans lequel il va se retrouver plongé rapidement.
Si pour une fois l'on échappe à l'éternel adolescent qui se découvre des pouvoirs et doit sauver le monde, le contexte reste le même mais avec cette fois-ci un homme. Un postulat de départ somme toute assez classique comme l'est également la toile de fond une guerre prête à se déclencher. L'originalité de cette fantasy résidant dans la mise en contexte façon polar de l'histoire.
L'univers médiéviste se révèle lui aussi basique. Les descriptions sont bien dosées de manière à ce que le lecteur puisse s'immiscer dans l'histoire sans ressentir de lourdeurs lors de la lecture. Les paysages sont décrits sans fioritures, tout comme le bestiaire assez important mais dans son ensemble classique malgré quelques touches personnelles de l'auteur. Le monde géographique s'avère lui limité mais les us et coutumes sont travaillées et uniquement pas sur l'entourage proche des protagonistes, l'on ressent qu'il y a antre vie autour d'eux et que le monde a aussi un passé légendaire.
Si de prime abord l'intrigue peut paraître simple, elle se densifie aux fil des chapitres, des événements qui se succèdent jusqu'à un dénouement surprenant qui laisse envisager une suite trépidante et pleine de surprises.
Les retournements de situations, les périodes d'actions sont bien pesés ce qui donne une excellente dynamique de lecture que renforce une narration externe qui nous donne une vue d'ensemble.
Les combats ont visuels à souhait, et la bataille finale fort bien orchestrée alternant des vues d'ensemble avec les combats individuels des protagonistes principaux. On a l'impression d'en faire presque partie.
Chacun des personnages à son identité propre avec ses faiblesse et ses forces, et les inter-actions nombreuses souvent teintées d'humour très fin fait bien ressortir la psychologie de chacun d'eux. Bien que l'on n'avait que l'âme damnée du magicien noir, on sent que l’adversité pour le moment se révèle plutôt manichéenne.
Malgré plusieurs points très classiques, cette fantasy est bien pensée, de qualité l'auteur maintenant habilement le suspense du début à la fin du scénario. Un scénario convainquant avec des événements dont on ne comprend que plus tard la finalité.
Au final une fantasy simple mais de qualité qui donne envie de plonger dans la suite des pérégrinations d'Hayden et de ses comparses. A défaut d'être novatrice l'histoire permet de passer un excellent moment de détente.






samedi 26 novembre 2016

L'éveil du roi, Chris Debien


Lecture dans le cadre du challenge :


Une terrible malédiction pèse sur Everlaine : Luther, l'héritier du trône, doit payer le prix fort pour son salut et celui de son peuple.


Le récit s'ouvre sur l'accouchement de la Reine des Terres Tranquilles, mais la reine se meut épuisée, et pour sauver l'enfant l'on fait appel à Karan le sorcier royal et l'enfant naît. Son épouse morte, le Roi prend une décision contre nature et demande au sorcier de ramener son épouse à la vie, mais la magie noire employée pour la ramener des Limbes scellera à jamais le destin des Terres Tranquilles. L'enfant grandit tout en ignorant la vérité sur sa mère. L'auteur pose rapidement les bases de son histoire projetant le lecteur huit ans plus tard où le roi est assassiné, puis très rapidement l'on retrouve Luther adulte et roi, le royaume qui vivait dans la quiétude va subir les conséquences du passé. Entre monstruosités venues droit des enfers, tueries, peurs, l'histoire bascule très vite dans une ambiance très sombre, dans une atmosphère de puanteur, de chairs brûlées, de corps éventrés, et dans des flots d'hémoglobine. Tour ceci éloignât le récit du lectorat jeune annoncé lors de sa parution.

L'univers médiéviste que nous dépeint l'auteur est dense, varié avec une magie qui n'en est encore qu'à ses balbutiements, des stratégies nombreuses où chacun lutte pour le pouvoir avec des visées propres. L'univers se révèle toutefois basiques, hiérarchisé en trois castes offrant un large panels de races, un bestiaire complet et varié. Et si dans ce bestiaire et ses races l'on peut détecté des similitudes avec des écrits antérieurs, l'auteur a su se les réapproprier à sa manière sans trop donné d'impression de déjà vu. Bien que balbutiante la magie se révèle elle aussi variée avec plusieurs aspects, dont certains peu développé dans ce premier opus. Mais dans leur utilisation ces différentes sortes de magie restent somme toutes assez classiques.

Le scénario est maîtrisé de main de maître du début à la fin du roman. Les descriptions sont dosées de manière à ne pas ralentir le rythme de lecture et ces par petites touches qu'on se laisse emporter par ce monde. Le style simple, concis mais précis, fluide de l'auteur ne laisse pas le temps au lecteur qui se laisse emporter par l'histoire à l'instar de l'auteur.

Les personnages, même si l'on peut relever chez certains un certain manichéisme latent, sont caractérisés de belle manière. L'auteur a su faire ressortir les sentiments de ses personnages, les disséquer de manière chirurgicale pour donner à chacun d'eux une personnalité propre. On notera toutefois que l’apparition de l'Entité, bien que l'on se doutait depuis le début, vienne un peu trop rapidement ce qui enlevé au récit une petite part de mystère et d'aura.

Le nombre d'intrigues et de scènes d'actions très importantes maintient le lecteur accroché à l'histoire jusqu'à un dénouement inattendu et réussi. Et même si l'auteur nous a dévoilé de nombreux aspects de son univers, les Terres Tranquilles gardent une part de mystère importante tant au niveau des races, bestiaire, magie, mais aussi de l'avenir incertain de bon nombre de personnages.

Bien que restant assez classique dans son synopsis cette fantasy se révèle addictive et d’excellente qualité et c'est avec impatience que l'on a envie de lire la suite des Chroniques de Kheradön, rééditée au format poche sous le titre du Cycle de Lahm.





mercredi 23 novembre 2016

Le rite de Lumness, Matthieu Fichez


Lecture dans le cadre du challenge :



Que peut-on faire d’une jeune fille qui, sur un coup de tête, vient de ruiner les projets politiques que l’on avait bâtis autour d’elle ? L’envoyer au couvent paraissait une bonne idée... Avec l’accroissement des troubles aux frontières du monde connu, Sendre va découvrir au gré de ses rencontres que le monde n’est pas aussi manichéen qu’elle le pensait, et que trahisons et alliances peuvent bouleverser la donne, quel que soit le camp dans lequel on se tient.


Dés le premier chapitre on n'arrive pas à accrocher avec le personnages présenté, une adolescente prétentieuse qui n'attire pas la sympathie, il en est de même pour le personnage suivante, une reine trop hautaine. Si d'entré d'histoire l'auteur a choisi de rebuter le lecteur avec des personnages clichés c'est parfaitement réussi, et la narration à la première personne ne fait qu'accentuer cette impression.

On n'était déjà déçu par la première accroche de l'histoire avec une attaque des Verts à laquelle on n'a pu assister. Il aurait été plus fort pour l'histoire que le récit démarre sur une phase d'action ! Et que dire des Verts bien trop récurrents en fantasy !

On se prend à espérer que les chapitres suivants soient plus intéressants. Mais il n'en est rien, le lecteur continue à nous présenter ses personnages comme dans un catalogue, alternant ensuite avec les différents protagonistes sans que l'on voit paraître de lien entre eux.

L'univers ne nous parvient que par d'infimes bribes s'avérant des plus basiques en tous points, tant au niveau des races, de la magie et des peuples Anciens. Touts les éléments de cet univers semblent tout droit sortie des manuels du JDR DnD des années 70 : une première impression qui va se renforcer au fil des chapitres.

Les chapitres défilent et le lecteur commence à se lasser qu'il n'y ait aucune inter-connexion entre les différents acteurs, les différents nations, et il faut attendre les cent cinquante pages pour que le récit parvienne enfin à avoir un peu d’intérêt et que l'on commence à voir l'ébauche d'un semblant d'intrigue. Et ceci par le biais qu personnage Inconnu qui avec l'aura de mystère qui l'entoure est le seul à susciter chez nous une petite attention avec le chapitre quatorze où un plan machiavélique se trame dans l'ombre. A ce moment précis de l'histoire l'on se prend à espérer qu'avec des mages mort-vivants, une épée buveuse d’âmes, qu'enfin le récit prenne enfin de la profondeur et verse dans la Sword and Sorcery ou à défaut dans la Dark Fantasy. Mais non l'auteur continue sur le même ton.

Quelques pages plus tard on se retrouve projeté dans l'est d'un Royaume où un affrontement va avoir lieu avec des créatures humanoïdes, chic enfin de l'action ! Mais non ! Trois coups d'épées de l'un des protagonistes suffit à régler le problème, cette phase étant uniquement centrée sur le personnage, et après cette trop brève bataille tout ce qui inquiète le prince c'est qu'il va devoir nettoyer son matériel ! Le récit adopte une tonalité trop légère en comparaison des éléments préalablement distillés par l'auteur.

Cinq chapitres plus loin le récit prend de l'épaisseur, et si la Reine va enfin faire montre de toute l'étendue des pouvoirs magiques que lui confère son dieu, on a également droit à l’apparition des Drows tout droit sorti de Menzoberrazan ! Après Gigax, Moorcock, merci à R. A. Salvatore ! Merci également à Casus Belli un peu plus tard dans le récit pour les Sahuagins ! Pour un lecteur averti du genre on ne peut s'empêcher de constater que l'auteur puise trop, trop largement dans les romans de ses prédécesseurs, dans les règles du Jeu de Rôle et des revues connexes de la même époque. Si pour les lecteurs plus jeunes peuvent voir de la nouveauté dans l'univers complexe de l'auteur, il est force de constater pour les lecteurs du troisième il n'en est rien, l'auteur ne nous sert que du réchauffé !

Heureusement la deuxième partie de l'histoire devient plus intéressante : les pièces du puzzle commencent à s'imbriquer, l'intrigue se densifie, les combats magiques et conventionnels deviennent visuels et bien réglés, les inter-actions entre les personnages succèdent aux événements. La dynamique de lecture très lente dans la première partie s'en trouve accélérée et la lecture pour le lecteur devient agréable. L'on commence à prendre un certain plaisir à suivre le récit.

A défaut d'être original l'univers est dense. Les descriptions sont détaillées, visuelles et le lecteur n'a aucun mal à s'y plonger. Pour les descriptions il est nécessaires de préciser que parfois l'auteur à tendance à trop attacher d'importance à des points mineurs et moins à des points que le lecteur juge d'importance plus cruciale, voire même parfois de les ignorer totalement. Géographiquement , comme on peut s'en rendre compte lors du Conseil des Nations, le monde est vaste, comporte de nombreux pays dont on ne sait absolument rien, l'histoire se déroulant essentiellement dans deux royaumes et un califat. Et comme le récit est uniquement centré sur les protagonistes , on ne sait que peu de choses sur les populations tout comme les échanges entre les autres nations. On aurait aimé découvrir les us et coutumes des différents peuples.

Même si l'on a peu de mal à entrer en osmose avec les divers protagonistes, ils sont très bien caractérisés et évoluent de manière significative au fil des chapitres. Le personnage de l'Inconnu apporte une part de mystère au récit et suscite l'attention permanente du lecteur.

La plume de l'auteur est agréable, le style fluide et direct, ce qui après une mise en place dense dans la première partie, permet de suivre avec plus d’intérêt l'histoire quand les rouages se mettent en action. La deuxième partie de l'histoire est bien équilibrée.

L 'auteur distille une pointe d'humour dans son récit notamment lors des échanges du prince Hinrieg et son épée, même si certaines interventions peuvent parfois paraître quelque peu puériles.

Au final malgré les errements de l'univers, le Rite de Lumness est une bonne fantasy, et c'est avec plaisir que l'on suivra les pérégrinations des différents protagonistes dans le tome suivant qui devrait prendre encore plus d'épaisseur.






Les épées de la colère, Olivier Lusetti


Lecture dans le cadre du challenge :



 En Chine ancienne, le jeune et fougueux Bourcrane, prince du peuple des Fils de la Montagne, est prisonnier d’une folie meurtrière. Sous les yeux de sa mère, la reine, un combat va le mesurer au plus puissant des guerriers.


Bourcrane, le fils de la Reiene du peuple des Fils de la montagne est habituellement un jeune homme doux de nature, mais sous l'effet de la colère il devient un être sanguinaire.

Dans cette courte nouvelle et bien que le court résumé situe l'histoire en Chine ancienne, l'univers n'est développé que par le biais de l'équipement des deux combattants et plus principalement par les armures caractéristiques de l'époque détaillées dans les moindres pièces qui la compose.

L'auteur s'attarde également à nous décrire de manière très précise les deux antagonistes.

Une mise en contexte du récit qui occupe un tiers du récit.

Puis l'auteur nous plonge dans un combat d'une rare intensité, d'une cruelle férocité avec de nombreux retournements de situation.

Si l'affrontement qui opposent les deux guerriers aux physiques très différents, c'est que l'on ressent aussi l'affrontement interne qui les opposent.

Les trois personnages malgré un récit très court sont très bien caractérisés. Et c'est d'assister au travers des yeux de la mère qui dégage une telle assurance qui rend encore plus poignant la lutte du père et du fils. On a l'impression de ressentir les émotions de chacun des trois personnages en même temps que les différentes phases du combat.





vendredi 18 novembre 2016

L'énigme du Maîtreya, David Zindell


Lecture dans le cadre du challenge :



Valashu doit découvrir au plus vite les pouvoirs que recèle la Pierre de Lumière. Morjin, l'ange déchu, est prêt à tout pour mettre la main sur cette relique magique et détruire les Neuf Royaumes. Du Désert Rouge à la Mer Alonienne, Val et ses compagnons de quête traversent de nouveau des terres dangereuses à la recherche du Maîtreya dont parle la prophétesse Kasandra. Mais beaucoup pensent qu'il s'agit de Valashu lui-même. Quelle que soit la résolution de l'énigme, elle se fera dans le sang d'un innocent comme l'annonce la Prophétie...


Au tome précédent l'on avait quitté le groupe alors qu'ils se trouvaient sur l'île des Lokilani à la recherche de la Gelstei du Savoir. C'est donc à leur retour de l'île qu'on les retrouve logiquement puisque le tome à été dans sa version française coupé en deux parties.

Da,s la première partie on suit les protagonistes en route vers l'Alonie accompagnés par les Gardien de la Pierre. Hormis une attaque, un peu trop rapidement traitée, il ne se passe pas grand chose dans cette première partie de l'opus si ce n'est la rencontre avec le peuple Sarni. L'auteur nous fait donc découvrir un peu plus son monde géographiquement et son univers avec les us et coutumes du peuple de la mère d'Atara.

L'on découvre un peu plus le passé de la terre d'Ea et de l'univers dans son ensemble car Maître Juwain continue a expliciter les Âges. Une genèse des mondes comme l'on l'a déjà fait remarqué dans un précédent avis n'est pas sans rappeler Tolkien.

L'action n'arrivera qu'en dernière partie de ce tome avec une grande bataille qui opposera les troupes de Morjin aux Valari de Mesh. Si malgré un nombre largement supérieur, les troupes adverses sont défaites grâce à Valashu, un peu trop survitaminé, le récit prend une nouvelle tournure avec le dénouement qui soit dit ne présente pas vraiment de réelle surprise.

Côté personnages , ils n’évoluent pas tout comme dans le tome précédent, les gentils sont bien gentils, les méchants bien méchants, et si dans les tomes précédents l'auteur avait tenté de se départir de ce côté manichéen, il n'en est malheureusement rien dans ce présent tome.

Le récit s'enlise quelque peu, seul le dénouement apporte une nouvelle orientation, mais l'on pré-sent clairement que l'auteur va reprendre la même schématique pour les tomes à venir, et l'on ne s'attend pas à avoir quelque chose de vraiment novateur dans cette suite. C'est malheureusement trop souvent le cas dans les séries où les tomes sont trop nombreux, et le lecteur ne peut que s'attendre à la suite du grand méchant. Sept tomes c'était peu être un peu trop.

Au final ce tome et le précédent n'apporte vraiment rien de bien neuf à l'histoire. C'est clairement deux tomes de transition qui ne sont là que pour diluer le récit de manière que l'histoire soit rentable pour l'auteur. Malgré de nombreuses longueurs, l'histoire reste agréable à lires, mais on n'échappe toutefois pas aux sempiternels atermoiements des personnages sur leur sort. 




jeudi 17 novembre 2016

Les clefs du pouvoir, Thomas Harlan


Lecture dans le cadre des challenges :


A l'est de Constantinople, des rives de la Mer Noire au fin fond de la Perse, des pentes du Mont Ararat aux murailles de Palmyre, des armées s'affrontent, par les armes et la magie. De son palais de Ctesiphon, Chrosoes Roi des Rois, Dieu vivant au visage de métal, captif de sa folie, dirige ses généraux. Dans la boue et la neige, les empereurs romains d'orient et d'occident conduisent leurs légions à la bataille pour empêcher la chute de leur monde.

En volant au-dessus des territoires secrets de la Perse dans une machine monstrueuse, Maxian Atreus poursuit sa quête pour détruire la malédiction qui étouffe Rome depuis des siècles.

Jules César ressuscité, des vampires, une belle esclave amoureuse, une reine orgueilleuse et quelques magiciens : l'Antiquité réinventée dans une saga aux personnages plus grands que nature.



Avec ce second tome du Serment de l'empire le récit monte en puissance, on assiste dans cet univers Antique parallèle à la confrontation entre les deux Empires Romains et l'Empire Perse. L’intrigue prend de l'ampleur au fil des pages et fait souffler un vent épique sur cette fantasy historique. L'auteur démontre l'étendue de ses capacités de conteur en suivant plusieurs personnages à la fois ; décrivant des intrigues intrigues politico-militaires sulfureuses, mélangeant habilement soldats et magie noire.

Avec les Centurions à la tête des troupes, ce qui nous change de l'habituelle fantasy de chevalerie, l'auteur développe son univers. En effet l'on découvre dans ce second tome les territoires de l'Empire Perse et le rythme de lecture déjà très bon dans le premier volume s’accélère avec quelques batailles fabuleusement décrites par l'auteur : le siège de Palmyre, le siège de Ctesiphon Capitale du Roi des Rois. Après les sièges l'on assiste à la chute de ces villes et comme dans le tome précédent l'auteur au milieu des carnages centre les combats sur ses protagonistes principaux. Les stratégies des différents généraux est très bien travaillée.

Avec les clins d’œil fait à Léonard de Vinci avec un engin volant en forme de chauve-souris, à Mary Shelley avec l'apparition d'un homoncule et la sorcellerie très présente autant dans les combats dans le retour à la vie orchestré par le prince Maxian et ses comparses le côté fantasy est beaucoup plus présent que dans le premier opus où l'auteur s'était attelé à nous présenter le contexte géopolitique et leurs enjeux.

Les personnages déjà présents prennent de l'ampleur même si leur côté psychologique reste insuffisamment développé, Mohamed, qui est en fait le prophète Mahomet que l'on avait peu vu, se révèle. Les nouveaux personnages de second plan sont intéressants, après Jules César dans le premier tome, l'on assiste à la résurrection d'Alexandre le Grand ce qui promettait pour la suite du récit bien des perspectives, si toutefois il est possible de trouver les tomes suivants. Le personnage du sorcier Perse Dahak apporte un côté maléfique à souhait qui manquait un peu auparavant.

Le point faible de l'auteur reste son style un peu trop direct et superficiel. En effet, il s'attache plus directement a ce qui se passe extérieurement, plutôt que d'approfondir le ressenti de ses personnages.


Le Serment de l'Empire s'il manque de profondeur permet toutefois de passer un très bon moment de divertissement, et aurait pu faire une série cinématographique extrêmement visuelle. Les séries sur l'Antiquité étant malheureusement peu nombreuses.




L'honneur de Camelot, Sarah Zettel


Lecture dans le cadre du challenge :




Elen est une jeune guérisseuse et la fille d'un chef gallois. Elle brûle de venger le massacre des siens perpétré par Urien, l'amant de la sorcière Morgaine. Celle-ci a juré la disparition du clan de la jeune femme afin d'empêcher toute alliance avec son demi-frère, le roi Arthur. Mais Elen n'aura de cesse de réclamer justice. Et elle devra faire appel à tout son courage et à toute sa détermination si elle veut affronter la plus puissante sorcière de l'Île de Bretagne ! Heureusement, la noble demoiselle n'est pas seule: pour l'honneur de Camelot, le chevalier Geraint va voler à son secours !

Le récit s'ouvre sur un projet d’alliance entre un clan Gallois avec les émissaires du roi Arthur, la mère d'Elen reçoit les envoyés de Camelot, mais à sa table un autre chef de clan Urien, n'apprécie pas le projet, la discussion s’envenime et Urien est prié de quitter le château. Alors qu'Elen est partie dans l'Autre-monde accroche une Elfe, Urien passe à l'attaque et s'empare des biens du clan en tuant nombre de personnes dont la mère d'Elen. Bientôt Elen est l'objet d'un maléfice de la part de la maîtresse d'Urien, la fée Morgaine, mais Geraint le neveu d'Arthur, tombé amoureux de la jeune femme viendra à son secours.

Commence alors une aventure bien étrange mêlant fantasy et fantastique sur fond de légendes arthuriennes. Si l'on retrouve dans ce romain certains acteurs de la Légende Arthurienne, à l'instar du premier volume l'histoire n'a pas d'autre lien avec celle-ci et nous projette dans un récit parallèle complètement en marge de ce que l'on connaît.

Après Gauvain dans le premier opus, ce présent roman nous invite à suivre les impérities d'un autre fils du roi Lot. Dans la première partie l'auteure pose les bases de son scénario, nous présente les protagonistes principaux, et le début de la romance qui une fois de plus commence trop tôt. Un scénario identique au premier, mais qui n'a pas la qualité de celui-ci, les rebondissements étant moins nombreux et les passages lents plus nombreux avec une héroïne envoûtée qui se bat contre le sort dont elles est l'objet, ce qui se traduit par des passages introspectifs qui ralentissent considérablement le rythme de lecture.

Si le premier tome se basait sur des récits moyenâgeux, l'histoire est ici totalement issue de l'imagination de l'auteur et cela s'en ressent, le récit est plus simple, l’ambiance légèrement moins sombre malgré la présence de sorciers, et les deux personnages principaux se tirent trop facilement des embûches qui jalonnent leur chemin.

Les personnages sont intéressants mais malheureusement manichéens, et si Merlin et Arthur sont nommés dans le récit, ils ne jouent aucun rôle dans l'histoire qui aurait pu se passer dans un autre monde. Le personnage du principal antagoniste n'est pas clairement défini, il apparaît brouillon, manquant de repères et de consistance.

La toile de fond à savoir l'opposition des Royaumes de l'Ouest à l'alliance avec le roi Arthur n'est utilisée que pour mettre en place l'intrigue et n'est plus par la suite exploitée. Le récit se centrant uniquement sur les deux personnages principaux et leurs actions, l'histoire est donc linéaire, on aurait aimé que l'auteure exploite les pistes qu'elle à ouverte ce qui aurait donné plus de profondeur au roman.

Au final la quête se révèle tout ce qu'il y de plus classique et ne sort malheureusement pas le mythe arthurien et n'a pas les qualité du premier opus.






mercredi 16 novembre 2016

Les arènes de Vasane la Rouge, Richard Forest


Lecture dans le cadre du challenge :



Tous les trente ans, dans la terrible arène de Vasane la Rouge, les plus impitoyables guerriers s’entre-tuent pour l’incomparable prix : le titre de Peyor ! Où le gagnant promu Immortel devient le bras armé d’une divinité conquérante. Aujourd’hui un mortel sous vos yeux sera l’égal d’un dieu. Mais qui ?



Comme l'indique le titre l'univers de cette très courte nouvelle est très fermé car le récit entraîne le lecteur dans les pas de Karim, un gladiateur formé dès sa plus tendre enfance au métier des armes en vue de recevoir le dieu de la guerre en son sein et redonner le lustre d'antan à un royaume devenu une désolation car ne recevant plus les faveurs du dieu depuis trois décennies.

Le lecteur se trouve plongé dans l’atmosphère particulière d'une arène, bercé par le cri des spectateurs, le choc des armes, humant l'odeur du sang frais qui macule le sable, et celle de la sueur des hommes qui vont mourir.

Le récit, à la base, se veut très épique puisque l'on assiste aux combats qui succèdent aux combats. L'auteur décrit chaque combattant en quelques mots, mais c'est tout aussi brièvement que sont décrits les combats qui se révèlent trop vite expédiés pour être vraiment visuels. Si les protagonistes n'ont qu'à peine le temps d'une respiration, c'est également le cas pour les lecteurs ils ont à peine le temps de réaliser qu'un combat à commencer qu'il est déjà fini !

Si le style de l'auteur est percutant, direct, il ne s'encombre pas de fioritures et c'est bien cela que l'on peut lui reprocher, le lecteur n'a pas le temps de voir monter la pression que le protagoniste principal, une machine à tuer, s'est débarrassé de son adversaire. Encore plus efficace que Conan ou Waylander. Le centre d’intérêt de cette nouvelle c'est les combats et il faut constater que des combats il n'y en pas:pas de phase de préparation, pas de tactiques élaborées, pas de techniques impressionnantes ! Rien qui puisse vraiment attirer le lecteur et ce n'est pas les autres points du récit qui le feront.

L'auteur a beau essayer de donner un peu d'humanité dans ce monde brute à son récit, mais le récit est beaucoup trop court pour qu'il y ait un véritable impact. Le lecteur ne ressent rien ! Rien ne peut le toucher : il manque une vingtaine de pages à l'histoire pour qu'elle puisse attirer un amateur de fantasy épique. Seul le Maître des Jeux parvient à sortir quelque peu l'histoire de désintéressement en prodiguant quelques conseils au jeune héros mais c'est encore là trop court tout comme le combat final.

On gardera de cette nouvelle que l'image d'un monde impitoyable, c'est peut-être le message que voulait nous faire passer l'auteur. Pour cela il réussit à peine son pari car dès la dernière ligne on n'a absolument rien retenu de la lecture, pourtant si courte. Même la conclusion ne nous marque pes pas par trop souvent usitée pour le genre.

On aurait aimé entrer en connexion avec l'histoire mais elle était déjà finie avant que l'on puisse s'y immiscer ! Un très gros flop !








mardi 15 novembre 2016

La louve et le démon, A. A. Attanasio


Lecture dans le cadre des challenges :






Merlinus, le puissant démon enfermé dans un corps humain afin de contenir ses pouvoirs, a accompli la mission qu'Ygrane, reine des Celtes, lui a confiée: trouver son roi, qu'un jour elle a entrevu en songe. Mais l'homme qu'il a rencontré est tout sauf un souverain-né. Héritier déchu d'une noble lignée, il vivait d'expédients quand le magicien a décidé de modeler son destin. Au terme d'une ascension irrésistible vers le pouvoir, qui aura vu son frère succomber à son ambition vengeresse, celui qu'on nomme désormais Uther Pendragon va entre-prendre l'unification de son royaume insulaire au prix de luttes sans merci. Un combat qui en dissimule un autre, plus impitoyable encore: celui opposant le démon Merlinus à la fée Morgane, qu'on surnomme la Louve... Voici l'histoire épique d'une quête, celle de l'immortalité, qui va couvrir l'ensemble de l'histoire de l'humanité - et celle des créatures magiques qui peuplent les recoins de son imaginaire. C'est une histoire qui finit - et commence - en un lieu légendaire, avec le premier cri d'un enfant nouveau-né. Un lieu nommé Tintagel. Un roi nommé Aigle de Thor, ou... Arthor


Missionné par Ygrane, la Reine des Celtes, pour le Sauveur du peuple Breton, après un long chemin les pas de Lailoken l'on conduit à rencontrer Ambrosius un maître d'écurie fier et martial, ancien noble qui ne désire que la vengeance. Mais il sera tué lors d'une bataille, et c'est en son jeune frère Théodosius que Lailoken/Myrddin, par son don de clairvoyance reconnaît le Champion espéré de tous. Délaissant la prêtrise à laquelle il se destiné, il suit Merlin dans une route semée d'embûches pour continuer le combat amorcé par son aîné.

Même si l'histoire nous entraîne dans l'Autre-Monde ou encore aux portes de l'enfer, elle reste plus classique qu'au tome précédent, même si les démons s'impliquent aux côtés du Furieux pour détruire Lailoken qui s'est rangé du côté des anges, les Seigneurs du feu. Le récit se veut plus abordable par le lecteur lambda, l'auteur ayant quelque peu abandonner la cosmogonie fort présente auparavant, tout comme les autres incursions fortement teintées SF et quantique. Malgré cela il lie tout de même un récit connu au mysticisme et à la philosophie pour signifier au travers de cette légende de la tragédie arthurienne l'insignifiance humaine pour les Dieux. Il refuse au héros le simple désir d'être vraiment lui-même le plongeant dans un sentiment d'inconfort et de non quiétude.

L'auteur hausse le niveau de la Geste que l'on connaît en introduisant une convergence entre les deux religions : chrétienne hébraïque et druidique. Si le résultat e manque pas de lyrisme, il s'avère néanmoins surprenant et maladroit dans la transition entre les deux tomes. En effet, après un celtisme affirmé, l'on est plongé trop soudainement dans une conversion de masse. En occupant le cœur de l'intrigue l'amour de quelque nature qu'il soit se révèle envahissant et indigeste, et les messages qu'à voulu faire passer l'auteur n'a pas l'impact voulu.

Les personnages gagnent en profondeur pour certains, mais se révèlent toujours aussi manichéens. Le personnage d'Ygrane est toujours aussi figé dans son décorum, elle manque toujours d'humanité alors qu'elle est censée représenter l’évolution d'une culture celte ancestrale vers une culture plus évoluée, moins sectaire pour l'époque. Le personnage du récit s'avère être Merlin, Uther est quand à lui trop instrumentaliser par son entourage, et Ygrane artificielle dans son rôle d'épouse amoureuse.

Dans cette version d'Attanasio on n'arrive pas à retrouver les côtés poétiques et épiques qui se dégageaient dans les autres récits du mythe arthurien : les combats sont insuffisamment travaillés pour une Fantasy et le côté merveilleux des Chansons de Geste moyenâgeuses ont quand à elles totalement disparus. Le ton donné au récit par l'auteur ne permet pas de les dégager en tout cas de l'ensemble pompeux et de par trop philosophique qu'a donné Attanasio à sa version.

Un deuxième tome tout de même plus facile à lire malgré que l'on soit tenter de sauter certains passages longs et ennuyeux, mais cette version ne parvient pas du tout à nous convaincre. On est bien loin de la magie et de la poésie de Marion Zimmer Bradley.







lundi 14 novembre 2016

Keleana et le seigneur pirate, Sarah J. Maas



Lecture dans le cadre du challenge :




Un cœur de glace, une volonté de fer, une aventure haletante de Keleana l'Assassineuse, en avant première de la sortie du livre en septembre.

Combattante exceptionnelle formée dès son plus jeune âge, voleuse, maline, coquette et arrogante..., Keleana Sardothien est la meilleure assassineuse d'Arobyn Hamel, le Roi des Assassins du Nord. Elle est aussi sa protégée et son héritière.

Envoyés en mission, avec son collègue Sam Cortland, à Skull Island auprès de Rolfe Seigneur des Pirates, Keleana apprend qu'il s'agit d'une affaire de traite d'esclave. Ce qui, toute assassineuse qu'elle soit, ne lui plait guère. D'un commun accord avec Sam, ils décident de faire capoter l'affaire mais l'entreprise n'est pas sans risque.

Mais le plus grand danger n'est il pas l'attraction grandissante entre Sam et Keleana à un moment peu opportun. 


Ayant précédemment lu les deux premiers opus de la série on pouvait prétendre à découvrir la jeune femme au sein de sa guilde, d'en apprendre plus sur sa formation, de découvrir plus profondément sa psychologie mais il n'est est rien !

En effet trois membres de la guilde ont été tués, et c'est sur le faux prétexte de demander réparation au Seigneur des Pirates que Keleana est envoyé par Arobyn, le maître de sa guilde, sur l'île de Skull Island. En fait c'est ce que croit la jeune femme, mais la vraie raison est qu'Arobyn veut passer un accord commercial pour acquérir des esclaves. Keleana et l'autre assassin qui l’accompagne ne sont là que pour s'assurer de la bonne marche de ce contrat.

Mais la jeune femme a le respects de certaines valeurs morales, notamment l'honneur. Sur ce point là on n'adhère pas du tout au point de vue de l'auteure car il n'est pas possible d'admettre qu'un assassin puisse avoir de telles réactions poussées au paroxysme. L'auteure à en effet un peu trop insisté sur les réactions de la jeune femme qui prend plus de place que l'action en elle même, il y a un déséquilibre dans le récit.

L'univers de cette nouvelle est plutôt restreint car tout se passe sur l'île des pirates et dans des lieux bien précis. Comme dans les romans suivants l'auteure ne nous offre que des univers très fermés. Et plutôt que de nous faire découvrir des lieux intéressants, elle s'attache trop à faire ressentir les introspections de ses personnages. Si l’île est insuffisamment dépeinte, l'ambiance est elle très bien dépeinte, on a l'impression d'être présent sur les lieux fréquentés par les pirates.

Les protagonistes se révèlent intéressants à suivre , car limités au Seigneur Pirate et aux deux assassins. L'auteure à réussi, malgré un nombre retreint de pages, à bien les dépeindre pour que l'histoire prenne vie dans notre esprit. L'héroïne comme dans les deux romans qui suivent se révèle trop hautaine pour le lecteur qui ne parvient pas à ressentir de l'empathie pour cette jeune femme un peu trop caractérielle.

Les combats sont visuels, bien que l'on ressente que l'auteure ne maîtrise pas pleinement ce domaine, ce qui va se vérifier dans le tome un lors du tournoi.

Le point fort de l'auteure c'est son style fluide, incisif, percutant. L'histoire se déroule sur une excellente dynamique et l'on passe un bon moment de détente à défaut de connaître la jeunesse de l'héroïne.