dimanche 6 novembre 2016

La malédiction Cathare, Pascale-Marie Quiviger


Lecture dans le cadre des challenges :




Château de Montségur An 1244. Durant l'assaut de la forteresse, un "bon Chrétien" réussit à s'échapper en emportant avec lui un précieux manuscrit.

Toulouse, de nos jours. Un jeune étudiant féru de catharisme , Julien Dartigues, stagiaire dans une bibliothèque est retrouvé mort, étranglé dans la salle des archives où un livre apparemment sans intérêt a été dérobé. La jeune Jöelle Lagarde, détective fraîchement promue dans la ville rose se voit confier cette enquête difficile où religion, moyen-âge, nazisme et sociétés secrètes l'amèneront à réviser certains drames du passé et à lever le voile sur ses propres démons.


Prendre pour postulat de départ l'assaut de Montségur lors de la Croisade contre les Albigeois et la fuite d'un jeune homme avec un précieux manuscrit est très courant en littérature que ce soit en roman historique ou en thriller ésotérique. On ne peut pas dire que l'auteure apporte quelque chose de novateur dans ces genres.

Dans ce roman, l'auteure alterne les époques, mais jongle aussi entre l'enquête, la confrérie secrète Cathare et un nazi envoyer pour mettre la main sur le trésor présumé.

Si l'intrigue est crédible et que la partie historique paraît de prime abord bien documentée pour les novices du Catharisme, il n'en est pas tout à fait de même pour les férus du sujet. En effet, en début de l'histoire l'auteure nous parle de Montségur comme la dernière forteresse Cathare a être tombée lors de la Croisade des Albigeois, ce qui n'est pas tout à fait le cas, si elle avait fouillé plus profondément le sujet, elle aurait pu s'apercevoir que celle de Quéribus est tombée après. Elle nous parle d'un parchemin mais a contrario d'autres auteurs ne nous livre aucune hypothèse quand à son contenu. De nombreux auteurs ayant déjà traité le sujet ont eux émis l'hypothèse qu'un document exfiltré la nuit précédant l'attaque aurait contenu les préceptes de la foi Cathare.

L'enquête en elle même est assez bien conduite, mais l'on n'échappe malheureusement pas au sempiternel cliché des policiers torturés par leur passé et par des enquêtes précédentes. Pour l'une le décès brutal de son frère lors d'un accident routier, pour l'autre une blessure lors d'une interpellation qui fdu fait de la douleur est présenté comme morphinomane, mais aussi une enquête récente ayant aboutie sur un non lieu pour vice de forme. Une enquête et des personnages un peu trop classiques. De surcroît, l'enquêtrice ouvre et referme le dossier de son frère sans que l'auteure n'exploite cette partie de l'histoire. On a la nette impression qu'elle manquait de matière et qu'elle a voulu meublé pour allonger son roman un peu court il faut le reconnaître. Une impression qui se confirme avec le nazi envoyé sur les traces de l’hypothétique trésor, là encore l'auteure n'est pas allée au fond des choses. En effet, on sait rien de cette société nazie. Le côté confrérie Cathare à quand à lui mieux exploité.

Les descriptions de la ville de Toulouse et des autres lieux où se déroule l'histoire sont bien dosées, suffisamment pour que le lecteur puisse s'imprégner les décors, sans être non plus trop longues pour ne pas prendre le pas sur le sujet principal de l'histoire.

Si l'histoire manque de profondeur, le synopsis est bien maîtrisé, les éléments se dévoilant peu à peu maintenant le suspense et la tension jusqu'au dénouement final.
L'écriture de l'auteur bien que simple est fluide, son style est soutenu permettant une bonne dynamique de lecture ce qui permet au lecteur de tout de même passer un bon moment de détente. Il est à noter qu'en version papier les coquilles ne sont pas trop nombreuses, la réédition récente ayant permis de gommer en partie ce désagrément.

En résumé un bon thriller ésotérique, un univers intéressant même s'il manque parfois de profondeur, une enquête de qualité moyenne sur la durée. Toutefois si le lecteur passe un agréable moment de lecture, il ne faut pas à ce qu'il s'attende à découvrir de nouvelles choses sur le côté historique. A conseiller plutôt aux amateurs du genre n'ayant pas abordés le Catharisme.








Aucun commentaire: