samedi 26 novembre 2016

L'éveil du roi, Chris Debien


Lecture dans le cadre du challenge :


Une terrible malédiction pèse sur Everlaine : Luther, l'héritier du trône, doit payer le prix fort pour son salut et celui de son peuple.


Le récit s'ouvre sur l'accouchement de la Reine des Terres Tranquilles, mais la reine se meut épuisée, et pour sauver l'enfant l'on fait appel à Karan le sorcier royal et l'enfant naît. Son épouse morte, le Roi prend une décision contre nature et demande au sorcier de ramener son épouse à la vie, mais la magie noire employée pour la ramener des Limbes scellera à jamais le destin des Terres Tranquilles. L'enfant grandit tout en ignorant la vérité sur sa mère. L'auteur pose rapidement les bases de son histoire projetant le lecteur huit ans plus tard où le roi est assassiné, puis très rapidement l'on retrouve Luther adulte et roi, le royaume qui vivait dans la quiétude va subir les conséquences du passé. Entre monstruosités venues droit des enfers, tueries, peurs, l'histoire bascule très vite dans une ambiance très sombre, dans une atmosphère de puanteur, de chairs brûlées, de corps éventrés, et dans des flots d'hémoglobine. Tour ceci éloignât le récit du lectorat jeune annoncé lors de sa parution.

L'univers médiéviste que nous dépeint l'auteur est dense, varié avec une magie qui n'en est encore qu'à ses balbutiements, des stratégies nombreuses où chacun lutte pour le pouvoir avec des visées propres. L'univers se révèle toutefois basiques, hiérarchisé en trois castes offrant un large panels de races, un bestiaire complet et varié. Et si dans ce bestiaire et ses races l'on peut détecté des similitudes avec des écrits antérieurs, l'auteur a su se les réapproprier à sa manière sans trop donné d'impression de déjà vu. Bien que balbutiante la magie se révèle elle aussi variée avec plusieurs aspects, dont certains peu développé dans ce premier opus. Mais dans leur utilisation ces différentes sortes de magie restent somme toutes assez classiques.

Le scénario est maîtrisé de main de maître du début à la fin du roman. Les descriptions sont dosées de manière à ne pas ralentir le rythme de lecture et ces par petites touches qu'on se laisse emporter par ce monde. Le style simple, concis mais précis, fluide de l'auteur ne laisse pas le temps au lecteur qui se laisse emporter par l'histoire à l'instar de l'auteur.

Les personnages, même si l'on peut relever chez certains un certain manichéisme latent, sont caractérisés de belle manière. L'auteur a su faire ressortir les sentiments de ses personnages, les disséquer de manière chirurgicale pour donner à chacun d'eux une personnalité propre. On notera toutefois que l’apparition de l'Entité, bien que l'on se doutait depuis le début, vienne un peu trop rapidement ce qui enlevé au récit une petite part de mystère et d'aura.

Le nombre d'intrigues et de scènes d'actions très importantes maintient le lecteur accroché à l'histoire jusqu'à un dénouement inattendu et réussi. Et même si l'auteur nous a dévoilé de nombreux aspects de son univers, les Terres Tranquilles gardent une part de mystère importante tant au niveau des races, bestiaire, magie, mais aussi de l'avenir incertain de bon nombre de personnages.

Bien que restant assez classique dans son synopsis cette fantasy se révèle addictive et d’excellente qualité et c'est avec impatience que l'on a envie de lire la suite des Chroniques de Kheradön, rééditée au format poche sous le titre du Cycle de Lahm.





1 commentaire:

Anonyme a dit…

Très bonne chronique qui donne envie de se pencher sur ce livre et cette saga. Le classique revisité est toujours agréable à lire lorsqu'il est bien fait, ce qui apparaît dans cette critique. Il est bon de garder des points de repère en Fantasy
Bonne continuation
armoric