jeudi 30 juin 2016
lundi 27 juin 2016
Le tombeau du diable, Eric Bony
Thomas Cazan, reporter à Paris est accusé du vol de l'amulette de Mandrin et du meurtre de son propriétaire. Il mène l'enquête en compagnie d'une descendante de Mandrin pour prouver son innocence.
Alors
qu'il est envoyé par son rédacteur en chef effectué un reportage
dans une exposition présentant des bijoux pour la plupart maudits,
le journaliste Cazan reporter magazine qui traite du paranormal et du
surnaturel va se retrouver contre son gré impliqué dans le vol d'un
bijou. Accusé du vol et de meurtre il va se lancer dans une enquête
qui va l'entraîner sur les traces d'une secte satanique.
L'
idée de base est plutôt originale, mais le synopsis est quand à
lui basique. En effet, à l'instar de bon nombre de romans du genre
l'auteur nous plonge d'abord dans un prologue qui nous plonge en
pleine cérémonie sacrificielle 55 ans avant J.C. Puis après cette
brève scène l'on se retrouve à notre époque. Avant de nous
immiscer au cœur de la situation l'auteur brode une toile de fond
quelque peu macabre afin de bien nous plonger dans l’ambiance. Un
début bien réussi.
Puis
l'on découvre le personnage principal, un journaliste spécialisé
dans le paranormal, rationaliste, en désaccord avec la nouvelle
ligne éditoriale du journal qui l'emploi. En effet le journal
privilégie le sensationnel pour faire du chiffre quitte à ne pas
vérifier le crédible des informations. Ce reportage sur les bijoux
maudit est la dernière chance accordée par son rédacteur en chef à
cet esprit frondeur.
Après
un début un peu lent, la tension s'installe, la lecture est
addictive tant le lecteur est happé par les deux enquêtes qui se
déroulent en parallèle, celle de la police et celle du journaliste.
Le point fort de ce roman est le suspense bien maîtrisé par
l’auteur. Les chapitres courts alternés nous donne une rythmique
excellente, le lecteur entraîné entre doutes, peurs et poursuite
n'a pas le temps de reprendre son haleine.
Sur
le fond du récit, par contre la qualité s'avère moindre, les
informations fournies par l'auteur sur les différents sujets qu'il
aborde manque un peu de profondeur. En général les informations
fournies par l'auteur n'apporte que peu approfondissement de culture.
Quand certains sujets abordés ne sont pas connus du lecteur, ils
proviennent en général d'une célèbre encyclopédie en ligne.
Lorsque l'auteur parle de fantasy, on en est même à croire qu'il
n'a même pas fait l'effort de la consulter. En effet il nous
présente Conan le Barbare de Robert E. Howard comme un personnage de
Dark Fantasy, pour un lecteur qui s'intéresse au minimum au genre
cette énorme incohérence fait bondir, alors que dire lorsque le
lecteur est un inconditionnel du genre.
Le
dénouement en lui même n'apporte que peu de surprises, ce qui est
souvent le cas des thrillers ésotériques. La remise en cause des
croyances de l'église est un sujet usé. En somme l'auteur n'apporte
rien de neuf au genre.
Les
pointes d'humour du personnage principal apportent un peu de
fraîcheur et légèreté au récit, permettant un bon contraste avec
le côté glauque et dramatique de la ligne directoriale générale.
Avec l’écriture de l'auteur bien travaillée, et l'enquête plutôt
bien menée avec de nombreux rebondissements, c'est points
constituent les autres points forts du roman.
Au
final le Tombeau du Diable est un bon roman du genre, malgré un
manque de fond évident mais qu nous fait passer un bon moment de
détente, ce qui donne envie de suivre l'auteur dans ses futurs
écrits.
mardi 21 juin 2016
Le parchemin interdit, Georges Colleuil
Georges
Colleuil nous conduit au XIIIème siècle sur les pas de Jandal,
l'enfant « marqué ». Dans cette quête initiatique, il est
question de réincarnation, du massacre des cathares, du Talmud brûlé
en place de Grève, de moines copistes torturés, de la fée
Mélusine, de Djinns, d'anges, de génies, de rêves prémonitoires,
de troubadours dévorés, d'ennemis invisibles, de tatouages
mystérieux et magiques dont le pouvoir attise la convoitise des
inquisiteurs, des empailleurs et de l'Université de Paris déversant
ses escholiers dans les tavernes où des filles secrètes s'occupent
gentiment d'eux. Après la réalisation de films, l'écriture
d'ouvrages de référence sur le Tarot et sur la fonction
thérapeutique des symboles, l'auteur signe ici son premier roman
ésotérique et transpose, à la fiction, ses thématiques de
prédilection.
Le récit s'ouvre sur
un court prologue : des fouilles archéologiques ont mis à jour
un tombeau datant du XIIIe siècle dans lequel repose un corps
recouvert de figures abstraites au symbolisme mystérieux.
Puis l'on fait un
énorme bond en arrière en partant sur les traces du personnage.
Avant de commencer une quête initiatique l' auteur pose le contexte
de l'intrigue à savoir des parchemins qui conserveraient le savoir
de civilisations disparues. Une mise en contexte assez simple, rien
de vraiment bien original. Puis l'on assiste à la naissance de
l'enfant, son adolescence protégée par le cercle d'amis qui formait
avec son père une confrérie.
L'auteur nous promène
tout au longe dur récit des pays du Moyen Orient à Paris en passant
par le pays d'Oc et le comté de Toulouse. L'on est projeté en
pleine croisade des Albigeois, aux prémices de l'antisémitisme,...
Lors des pérégrinations du personnage principal l'on croise des
personnes plus ou moins connues qui ont véritablement vécues à
l'époque. L'auteur fait également un clin d’œil aux légendes
Arthuriennes avec pour précepteur un nom qui n'est pas sans rappeler
un célèbre barde de cette époque. Les descriptions bien dosées
permettent au lecteur de bien s'immiscer dans le monde de l'époque.
Les personnages sont
dans l'ensemble bien esquissés même si à la fin du récit on
constate que l'on aimerait en savoir plus sur certains des
protagonistes principaux, l'histoire étant essentiellement centrée
sur le personnage principal et lorsqu’il n'est pas présent l'on ne
sait rien des autres personnages. De ce fait le récit s'avère
quelque peu linéaire.
Les thématiques
annoncées en quatrième de couverture sont peu développées et de
ce fait l'on se situe plus dans un roman historique que dans un
thriller ésotérique bien que les parties fantastique et thriller
soient tout de même très légèrement présentes. L'auteur n'a pas
assez exploité les sujets énoncés et de ce fait on est plutôt
déçu.
Le point fort du roman
se situe donc dans la plume poétique, imagée de l'auteur.
Le dénouement ne
surprend pas assez le lecteur malgré un final plus axé sur le
thriller et matinée d’une petite pointe de fantastique, l’origine
des tarots manquant réellement de crédibilité. Au final, l'on se
trouve dans un roman plutôt simple qui ne parvient pas à convaincre
pleinement le lecteur. En effet, on a parfois l'impression que
l'auteur était pressé d'en finir et que certains sujets n'ont été
que survolés. Une lecture malgré tout divertissante .
samedi 18 juin 2016
La danse du loup, Hugues de Queyssac
En
plein hiver de l'an de grâce 1345, à cinq jours des ides de
janvier, je fis un songe hallucinant de vérité : j'entrevis une fée
d'une beauté inoubliable, la gente Isabeau de Guirande. Avec une
fougue très juvénile, je décidai incontinent de partir à la
recherche de cette chimère, convaincu de son existence en ce monde.
Ma vie basculera ce jour-là. Je venais de soulever le couvercle de
la boîte de Pandore. Sans le savoir. Sans le vouloir. En ma qualité
de simple écuyer de messire Fulbert Pons, premier baron du
Pierregord, je résidais en la forteresse de Beynac qui surplombe la
belle rivière Dourdonne. Le service que je devais au baron et aux
chevaliers de sa suite m'obligea jusqu'en l'île d'Aphrodite, Chypre,
où je dus escorter Foulques de Montfort parti à la recherche d'un
fabuleux trésor. Dans mon immense naïveté, je rêvais d'amour, de
courtoisie, de bravoure et d'esprit chevaleresque. Ma quête se
heurta à une conspiration du silence. Le chemin était semé de
moult embûches. Son parcours jalonné de félonie, de crimes, de
traitrise et de sang ! Le sang de pauvres ou de nobles gens lâchement
occis. Or donc, si vous avez le cœur solidement accroché, suivez-moi. Vivez folles aventures, combats sanglants, humour,
érotisme et amour courtois, attaque de pirates barbaresques et
terrible ordalie.
Avec
ce premier tome de la tétralogie l'auteur nous entraîne en
Aquitaine dans les pas de Brachet de Born, un écuyer qui se voit
accuser d'un crime horrible qui l'oblige à s'exiler en Orient et se
retrouvé entraîné dans une suite de péripéties.
La
toile de fond est brossée puisque l'on n'est pas en terrain inconnu
mais en pays d'Oc en pleine guerre de cent ans. Un univers moyenâgeux
riche dans lequel nous entraîne l'auteur en employant d'anciennes
tournures de phrases du vieux français. Malgré l'emploi de ces
vieux mots, qui font toute l’ambiance du récit, l'auteur parvient
tout de même à nous offrir une lecture fluide et légère. C'est
donc le point fort du roman où l'auteur mélange avec poésie tout
en la francisant la langue des troubadours.
Avec
pour postulat de départ une machination, l'histoire se révèle
assez classique du genre notamment avec une quête pour fil
conducteur. Mais l'auteur a su avec subtilité mêler fiction et
histoire en nous entraînant en Terre Sainte pour nous faire partager
le quotidien, les mœurs et les croyances de l'époque. Une époque
rude où en général pour protéger sa vie il valait mieux être
adroit à l'épée. A la sauvagerie de certains des personnages,
l'auteur y oppose la délicatesse des sentiments humains. En effet le
héros est écartelé par l'amour, le devoir de sa charge et la quête
d'un idéal concrétisé ici par la recherche d'un trésor qui
l'entraîne, sous fond de légendes et de mythes, dans une succession
d'intrigues et de complots.
L'auteur
à mêler au récit historique et à la thématique courtoise, des
codes hérités du thriller, les chapitres se terminant sur des fins
ouvertes pour créer artificiellement du suspense, mais le style
n'étant pas totalement maîtrisé, cette manière de procéder se
révèle à la lecture une peu dérangeante. Un rythme de lecture,
qui bien qu'agrémenté de récits de batailles et notamment de la
chute de Saint Jean d'Acre se révèle plutôt lent.
Si
l'histoire se veut intéressante, avec comme toile de fond la
septième croisade et des personnages bien campés, réalistes
certains points auraient du être plus travaillés et l'auteur aurait
du s'en tenir au côté roman historique sans vouloir y adjoindre de
pointe thriller qui gâche quelque peu la lecture.
lundi 13 juin 2016
Le Seigneur des Mensonges, David Zindell
Valashu
et ses compagnons sont de retour à Mesh avec la fabuleuse Pierre de
Lumière. Cette puissante relique en forme de coupe dorée devrait
enfin apporter la paix tant espérée aux neuf royaumes d'Ea.
Mais pour Val, la mission n'est pas terminée. La Pierre de Lumière ne révélera pas si facilement ses secrets. Ses pouvoirs ne pourront être utilisés qu'avec l'aide d'une figure de légende, le Maitreya. Mais qui est-il vraiment, homme, démon ou légende, voilà une nouvelle énigme pour le prince Valashu...
Mais pour Val, la mission n'est pas terminée. La Pierre de Lumière ne révélera pas si facilement ses secrets. Ses pouvoirs ne pourront être utilisés qu'avec l'aide d'une figure de légende, le Maitreya. Mais qui est-il vraiment, homme, démon ou légende, voilà une nouvelle énigme pour le prince Valashu...
Comme l'indique la
quatrième de couverture l'on retrouve le protagoniste principal et
ses deux amis à Mesh six mois après le retour de la Pierre de
Lumière sur les terres Valari.
Dans ce troisième opus
expose le contexte géopolitique entre les différents royaumes
Valari qui voudraient que la coupe soit également exposée dans
leurs royaumes, mais aussi les envoyés de Morjin que voudraient
aussi la récupérer. Dans ce début de roman beaucoup de tensions et
de dissensions sont présentes et une question revient
sempiternellement Valashu est-il celui qui sauvera le monde d'Ea ?
L'auteur insiste beaucoup sur ce fait, mais revient a maintes sur les
événements qui se sont passé lors de la quête ce qui évidemment
n'est pas sans généré quelques longueurs.
Il faut attendre un bon
quart du livre pour qu'il y ait enfin de l'action, puis l'on passe
aux préparatifs de participation au tournoi qui oppose les
différentes nations Valari et notamment les palabres pour savoir si
le héros arrivera à fédérer ces différents royaumes pour que
leurs rois participent au Conclave prévu dans la capitale Alonienne.
Le tournoi qui aurait du engendré une partie plus rapide est
survolé, peu visuel, et il est dommage que l'auteur l'ait peu
exploité. Cette partie du récit a surtout engendré des
négociations entre les rois ce qui une fois de plus a engendré des
longueurs parfois inutile à force d'insister. Hormis l’alliance
éventuelle des peuples d'Ea pour lutter conte le Seigneur des
Mensonges, il ne se dégage pas vraiment d'intrigue, l'auteur place
simplement ses pions pour la suite de la saga.
L’univers se développe
peu car si le porteur de L'épée de lumière traverse les différents
territoires Valari, il y a peu d'informations délivrées sur les
royaumes. On retrouve bien des analogies à la mythologie, mais
celles-ci ayant été déjà exploités dans les deux opus
précédents.
Les personnages n'évoluent
guère et le héros passe son temps à s'apitoyer sur son sort, son
ami Maram continue à papillonner autour des jeunes femmes, et si
l'auteur essaye de mettre dans les interactions un peu d'humour il ne
fait que reprendre les mêmes artifices que précédemment.
Au final, on est
clairement dans un tome de transition qui ne sert qu'à mettre en
place l'intrigue pour les tomes ultérieurs, qui n'apporte que très
peu d'éléments intéressants. Et hormis dans le final le combat et
la rencontre avec Atara le récit s'avère très linéaire.
dimanche 12 juin 2016
Le sang des 7 rois Livre 7, Régis Goddyn
L'étau
se referme... Dans ce septième et dernier tome du Sang des 7 rois,
la menace qui plane au dessus des sept royaume se concrétise. Maddox
dispose désormais des informations nécessaires à l'envahissement
de la planète et des ressources qui lui faisaient défaut. L'avance
technologique dont il dispose et la division de ses ennemis posent
les bases d'une chasse à l'homme dont Jahrod est le gibier. Mais
rien ne presse... Méthodiquement, il rabat les rescapés des raffles
de Lothar et des luttes intestines, massacrant et poussant la
population résiduelle vers la crête qui constituera son ultime
refuge, illusoire. MC10, l'ordinateur militaire du vaisseau a calculé
qu'en concentrant les survivants, Jahrod finirait par se révéler au
grand jour pour sauver ce qu'il reste d'humains. Mais il reste un
obstacle. Est-ce l'évolution génétique ? Est-ce du fait de Jahrod
et de son code décrypté ? Maddox l'ignore, mais le doute n'est plus
possible : les pilotes qui vivent sur cette planète sont
surpuissants et Fletcher, celui qui travaille depuis des siècles au
service de Maddox ne peut faire le poids. Si Jahrod suit avec
angoisse l'évolution de la stratégie du magnat, Orville, Rosa,
Sylvan, Pétrus et les autres protagonistes poursuivent leurs quêtes
personnelles, réalisant peu à peu la nature réelle du danger. A
mesure de leur prise de conscience, les diverses factions jadis
rivales se concentreront pour tenter de survivre tandis que, sous la
puissance de feu de Maddox, le monde s'enfonce inexorablement dans le
chaos et la ruine.
Que
dire du dernier tome d'une saga lorsque l'on arrive au tome 7, cela
n'est pas évident à trouver car l'on s'est déjà bien exprimé sur
les précédents tomes. Au tome précédent l'on avait constaté
l'arrivée de l'envahisseur à bord d'un vaisseau qui restait en
position au dessus de la planète envoyant quelques guerriers en
reconnaissance.
Dans
cet ultime tome tout se précipite, la menace est omniprésente et
les ennemis d'hier vont devoir s'allier pour faire face à des
ennemis surpuissants venant de la Terre et techniquement sur-équipé
car venant du futur par rapport à la civilisation actuelle de notre
planète.
Seuls
arrivent à répondre à la technologie les anciens pilotes qui
avaient naguère atterris sur la planète, car dans ce monde
moyenâgeux ils sont des puissants Mages soit encore vivants soit
réincarnés dans d'autres corps. Les événements se succèdent à
un rythme effréné, les combats sont omniprésents tout comme la
magie. L'on ressent un fort sentiment de désespoir parmi les
autochtones devant la déferlante de l'ennemi qui peut par une
machine se régénérer à volonté mais il tente le tout pour le
tout et n'ont pas l'attention de mourir sans combattre.
Orville,
Rosa, Oldarik et Jarhod occupent bien entendu le devant de la scène
de par leur puissance magique mais les autres personnages ne sont pas
en reste et dans ce dernier tome l'on boit évoluer tous les
personnages des différents tomes, ceux-ci gagnent encore en
profondeur et l'on vibrent pour certains lorsqu'ils sont menacés.
Certains des personnages qui occupaient le côté noir dans les tomes
précédents deviennent presque attachants lorsqu'ils jettent leurs
dernières forces dans la course à la survie.
Ce
dernier tome fort axé SF, ne développe plus le monde que nous
connaissons bien mais s'attarde sur le combats entre les technologies
modernes et celles que les envahisseurs avaient laissées lors de
leur précédente venue sur la planète. Pour quelqu'un qui n'est pas
attiré par le genre, les discussions entre l'ordinateur devenu
intelligent et le protagoniste principal, à savoir Jarhod, peuvent
sembler un peu longues et parfois rébarbatives, mais elles sont
incontournables pour faire ressortir l'ambiance de cette lutte
désespérée et quasiment sans issue. L'auteur, en effet, dans cet
ultime tome joue beaucoup sur l'atmosphère dramatique de la
situation et c'est sans contexte le point fort du récit.
L'auteur
fait un rapide clin d’œil à la Bible en situant l'un des Mages
comme celui qui aurait permis à Moïse de sauver son peuple d’Égypte
en faisant se retirer les eaux de la mer. Cette pointe d'humour pour
insister sur la longévité particulière de ces mages venus sur
cette planète des siècles plus tôt. A l'instar des tomes
précédents l'auteur apporte une touche d'humour dans ce récit
plutôt grave, car pour les autochtones les pertes s'avèrent plutôt
sévères. Cette pointe de légèreté apporte une petit plus à
l'histoire sur tout centré sur des combats qui ne sont pas assez
exploités en profondeur. En effet l'auteur axe ces combats un peu
trop sur le côté visuel de l'action des Mages délaissant un peu
les autres protagonistes et l'emploi de moyens plus traditionnels à
la guerre dans un contexte moyenâgeux.
Le
dénouement est quelque peu décevant, un peu trop attendu il n'offre
pas de réelles surprises. En effet la victoire de la magie l'emporte
un peu trop facilement sur la technologie démontrant un déséquilibre
qui manque de crédibilité. Au final, cette longue saga aura
alternée des tomes inégaux dans la qualité du récit : un
début lent à se mettre en place, des situations trop rapides noyées
dans cette longueur. Mais l'auteur fait preuve de beaucoup de talent
et l'on aimerait le revoir dans une ouvre plus rythmée dans la
continuité.
dimanche 5 juin 2016
jeudi 2 juin 2016
Le sang des dieux et des rois,tome 1 d' Eleanor Herman
Alexandre,
héritier du trône de Macédoine, est en passe de découvrir son
destin de conquérant, mais il est irrésistiblement attiré par une
nouvelle venue.
Katerina doit naviguer dans les eaux troubles des intrigues de la cour sans dévoiler sa mission secrète : tuer la reine.
Jacob est prêt à tout sacrifier pour gagner le cœur de Katerina. Même s'il doit pour cela se mesurer à Héphestion, tueur sous la protection d'Alexandre.
Katerina doit naviguer dans les eaux troubles des intrigues de la cour sans dévoiler sa mission secrète : tuer la reine.
Jacob est prêt à tout sacrifier pour gagner le cœur de Katerina. Même s'il doit pour cela se mesurer à Héphestion, tueur sous la protection d'Alexandre.
Enfin, par-delà les mers, Zofia, princesse persane fiancée à Alexandre malgré elle, part en quête des légendaires et mortels Dévoreurs d'Âmes, seuls capables d'infléchir son destin.
Avant de commencer à
parler du livre, je tiens tout d'abord à remercier les Editions
Robert Laffont et Babelio pour cette agréable lecture.
Entre Histoire et
Imaginaire, ce premier tome de la saga Le Sang des Dieux et des Rois
nous plonge dans une période historique moins récurrente en
fantasy. Exit l'habituel univers médiéviste, le lecteur se retrouve
plongé dans l'Antiquité aux côtés du jeune Alexandre, fils du roi
Philippe de Macédoine, avant qu'il ne devienne le grand Conquérant
que l'on connaît.
Avec pour toile de fond
un contexte géopolitique instable, l'auteure refaçonne de manière
captivante la grande Histoire pour nous faire découvrir les destins
exceptionnels de six jeunes gens qui tentent de se faire une place
dans la société quelque peu cruelle de l'époque. A leurs côté
l'on découvrira également le destin de la reine de Macédoine, mère
du prince Alexandre.
En y mêlant le
quotidien qui les entoure l'auteur, par touches successives, nous
présente chacun des protagonistes. Et si dans les premiers chapitres
les liens qui vont les unir ne semblent pas évidents pour le
lecteur, au fil des chapitres les liens s'imbriquent de manière
cohérente ? En même temps que les motivations de chacun
s'éclaircissent l'univers prend de l'ampleur.
Si l'univers dans
lequel évoluent les personnages est géographiquement et
mythologiquement un peu connu des lecteurs, l'auteur axe
principalement son histoire sur les éléments qu'elle introduit dans
le monde qu'elle nous présente. En effet, les intrigues de cour, les
sombres desseins qui se dessinent dans l'ombre après le départ du
roi Philippe et de ses troupes, le peu d'importance accordé au jeune
prince par les conseillers du roi pourtant désigné comme Régent,
la place qu'occupe les Seigneurs Esartiens, prennent rapidement le
devant du récit sur la guerre qui éclate entre la Macédoine et la
Perse. Si au fil des chapitres l'auteur distille savamment ses
informations, tout en gardant une part de mystère sur les intrigues
de chacun des protagonistes, on peut regretter que l'Histoire ne
serve que de toile de fond au récit un peu trop axé sur les petites
histoires de chacun. L'on aurait aimé assister aux préparatifs des
troupes, à leur départ, à leur progression en vue des la
confrontation,... mais ce côté du récit qui sert un peu comme
postulat de départ est totalement occulté. De surcroît, l'on peut
regretter qu'il n'y ait pas été adjoint une carte de l'époque
permettant d'avoir une vision globale des pays de l'époque, pour
certains lecteurs les souvenirs scolaires sont lointains.
La magie est
omniprésente dans le récit, intéressante dans sa formulation. Mais
l'auteur nous gratifie au fil de l'histoire de rituels, d'ailleurs
souvent avortés, et ce n'est que dans la dernière partie du récit
qu'elle nous est pleinement révélée dans sa forme. Et là, force
est de constater qu'elle se révèle plutôt classique en terme
d'emploi.L'auteur nous a également alléché à plusieurs reprises
avec les Dévoreurs d'Âmes et l'on se sent inévitablement un peu
frustré de ne pas les avoir encore rencontrés.
Les combats sont
visuellement assez bien réalisés pour que le lecteur puisse s'y
sentir partie prenante. Mais toutefois, autant dans le Tournoi du
Sang que dans la bataille qui se déroule à la fin de l'histoire,
ils sont trop centrés sur le personnage d'Héphestion. Pour des
combats impliquant pour l'un une vingtaine de concurrents et pour la
bataille plusieurs centaines de belligérants, l'on eusse préféré
avoir une vue d'ensemble, n'assistant pas aux combats du vainqueur
dans le premier cas, et dans le deuxième cas n’assistant pas à la
direction des troupes par le prince Alexandre.
Les personnages sont
intéressants dans l'ensemble, qu'ils soient de premier plan ou de
second plan, et si l'on ne s' attache pas de suite, au fil de leur
développement on commence à ressentir une certaine empathie pour
certains d'entre eux au fur et à mesure que se développe leur
psychologie. Hormis le fait qu'elle soit fiancée à Alexandre, l'on
a plus de mal avec la princesse Perse Zofia, d'une part parce qu'elle
évolue en marge du récit principal et d'autre part parce qu'on la
découvre au départ par le biais d'une romance engageait avec l'un
de ses soldats. Pourquoi faut-il toujours que les femmes an fantasy
doivent-elles se sentir obligé de mettre de la romance dans des
récits qui se voudraient plus épiques ? Les personnages
secondaires manquent toutefois de profondeur, mais ils devraient se
révéler certainement plus intéressants par la suite l'on n'est que
dans le tome introductif.
Les descriptions sont
bien dosées, pas trop longues mais suffisamment pour que le lecteur
puisse s'immerger pleinement dans le récit. Le style plutôt fluide
de l'auteur et l'alternance des points de vue rendent la dynamique de
lecture excellent, il y a toujours des événements qui permettent de
ne pas avoir l'impression de longueurs comme c'est généralement le
cas dans le premier tome d'une saga.
Au final, malgré
quelques petites imperfections d'un point de vue purement masculin,
ce premier tome nous offre un récit de très bonne facture qui nous
incite à poursuivre l'aventure . L'on espère toutefois que la part
d'historique soit plus présente dans les tomes ultérieurs.
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