vendredi 12 janvier 2018

Du bois pour les cercueils de Claude Ragon


Lecture dans le cadre du challenge :






Le commissaire Gradenne prend froid dans l’hiver du Jura. A la manière de Maigret, enquête « grippée », gendarmes trop « pressés » comme ce corps broyé par la machine…Quelle idée aussi de confier à des officiers de marine à la retraite le renflouement d’une usine, dans ce « port de mer » sous la neige, au milieu des forêts !Vous reprendrez bien de cette Morteau, mijotée dans la potée de la veille, accompagnée d’un Poulsard… ? Avec un Comté de plus de dix-huit mois, on vous recommande ce jeune lieutenant de 30 ans d’âge sans beaucoup d’affinage à la PJ, mais avec du… nez, avisé et goûteux ! 


Le directeur d'une usine de bois du Jura à été retrouvé mort la tête et les mains écrasés par une presse à bois. Le local ayant été trouvé fermé de l'intérieur la gendarmerie a conclu à un accident. Mais une lettre anonyme adressée au procureur remet en doute les conclusions de l'enquête. Le commissaire Gradenne de la PJ de Besançon, accompagné d'un jeune lieutenant récemment affecté à ce service, se rend sur place pour reprendre l'enquête. Le commissaire rapidement atteint par la grippe, c'est le lieutenant Bruchet qui va conduire l'enquête.

Force est une fois de plus de constater que les auteurs français de policiers aiment que les enquêtes soient conduites par de jeunes officiers de police.

Même si l'on devine le dénouement avant la fin, l'enquête est bien menée avec de nombreux indices qui mettent l'enquêteur sur plusieurs pistes possibles ce qui permet toutefois de maintenir un certain suspense jusqu'au point final. Une enquête menée à l'ancienne, sans de nombreuses découvertes macabres qui viennent jalonner le récit, sans course poursuite... tout se déroule à l'image de la nature qui entoure dans le calme. On prend son temps.

L'environnement qui entoure l'enquête est à la fois intéressant à suivre, et aussi instructif. L'on découvre en profondeur l'usine de bois, son fonctionnement, ses machines, ses difficultés à survivre... A travers les repas des policiers l'auteur nous fait également découvrir les spécialités culinaires de la région. Un tableau bien dressé qui n'empiète pas trop sur l’enquête en elle même mais qui parfois ralentit quelque peu la dynamique de l'histoire.

Les personnages sont attachants, sympathiques à suivre que ce soit le personnel de l'usine ou les enquêteurs. Tous pas vraiment car le mort faisait l'unanimité par un côté désagréable et traînant un certain passif.

La plume de l'auteur est simple mais pas simpliste, agréable à suivre et offre une bonne dynamique de lecture malgré les quelques longueurs dans le côté descriptif de l'usine.

Un bon policier sans multiples complications, intéressant à suivre et reposant mais qui décevra certainement les aficionados des thrillers et policiers plus recherchés dans la conduite de l'histoire.






Aucun commentaire: