vendredi 16 mars 2018

Le silence des aveux de Amélie De Lima


Lecture dans le cadre du challenge :


Lille, novembre 2010, le corps sans vie d’une adolescente est retrouvé près de la Deûle enneigée, dans d’étranges conditions. Cheveux scalpés, habillée mais sans sous-vêtements, un billet de vingt euros dans la main, tout prête à croire qu’il s’agit d’un crime sexuel. Véronique De Smet, commissaire chargée de l’affaire semble piétiner, les meurtres s’enchaînent et l’enquête est au plus bas.
Pourtant, un revirement de situation permettra à Véronique de mettre la main sur le présumé meurtrier, un trentenaire qui semble être le coupable idéal. Mais, l’est-il vraiment ?
Aidée de l’inspecteur Bernier, Véronique réalisera un travail de fond, sur l’enquête et sur elle-même, pour démêler cette affaire, où rien ne semble être ce qu’il parait...


Le corps d'une adolescente de quinze ans est retrouvé sur les bords de la Deûle à un endroit très fréquenté par les prostituées. L'enquête est confiée à la commissaire De Smet secondée par l'inspecteur Bernier. L'enquête s'annonce difficile car peu d'indices ont été trouvés sur place car après avoir été étranglée l'adolescente a été lavée. Le seul élément dont dispose les enquêteurs est un billet de banque sur lequel est inscrit au marqueur rouge le mot délivrance.


L'auteure procède de manière particulière pour nous plonger dans son roman car pendant les douze premiers chapitres l'enquête est laissée de côté pour nous présenter très longuement les protagonistes principaux de l'histoire.

L'on suit d'abord Élise, une psychologue de renommée à laquelle une confrère malade lui adresse un patient fragile et très perturbé psychologiquement, Benjamin. En parallèle du passé particulièrement douloureux de l'homme l'auteure appuie tout particulièrement sur celui de la psychologue tout particulièrement meurtrie elle aussi par une jeunesse aussi difficile. Mais l'auteure ne s'arrête pas en aussi bon chemin car l'enquêtrice n'est pas en reste, rongée, minée par une enquête qui s'est mal déroulée il y a trois. Mise à pied, elle a du suivre une thérapie et la psychologue qu'elle a rencontrée n'est autre qu’Élise dont elle est devenue l'amie. Il est à noter qu'une fois de plus on n'échappe aux sempiternels clichés sur la police car son adjoint a aussi des problèmes dans sa vie.

Lorsque l'enquête débute enfin, le parcours des policiers est encore largement altéré par les affres que la vie quotidienne des protagonistes et des bribes atroces de leur passé. Dans ce thriller psychologique l'auteure a choisi de mettre l'accent sur les univers sombres voire glauques des personnages et c'est dommage car l'enquête ne sert que de prétexte à étaler toutes les misères du monde. Déjà que le responsable potentiel des meurtres nous était livré sur un plateau dés les premières paragraphes tronquant fortement le suspense. Le point essentiel et intéressant pour le lecteur, à savoir l'enquête s'avère inintéressant du fait d'un déséquilibre entre la partie thriller et la partie psychologie. Â certains moments ont a plus l'impression d'être dans un manuel de psychologie que dans un roman.

De nouveaux cadavres sont retrouvés dans les mêmes conditions que le premier et les enquêteurs piétinent par manque d'indices et de témoins. Et ce n'est que par l'indiscrétion d'un tiers que la situation va se débloquer et les mettre sur la piste d'un tueur un peu trop évident pour le lecteur. Le dénouement est certes intéressant mais ne surprend d'aucune manière le lecteur. Un final quelque peu incomplet, très ouvert qui laisse une fois de plus le lecteur sur sa faim.


Du fait des nombreuses longueurs qui émaillent le récit car trop centré sur les personnages, il est difficile de vraiment pouvoir juger le potentiel de l'auteure et de sa plume, mais l'on relève néanmoins des maladresses.

Au final un roman qui devrait plaire à des lecteurs avides de psychologie, mais qui laisse l'amateur de policiers sur une impression mitigée car le point principal, l'enquête est traitée de manière trop sommaire.


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